Analyse de 347 accidents dans les garderies

Il existe toujours un certain degré d’angoisse pour les parents à confier leur enfants. C’est pourquoi l’équipe de Graz, en Autriche a cherché à analyser les lésions survenues dans les garderies et jardins d’enfants sur une période de 22 mois. Parmis 21’582 traumatismes pédiatriques, seuls 347 concernaient les garderies et jardins d’enfants. La moitié des accidents surviennent en extérieur, alors que la majorité du temps de présence se fait en intérieur. Les garçons sont plus souvent concernés que les filles (3 :2). Il existe un rythme des accidents, avec les enfants plus souvent accidentés lors des 2 premiers mois de fréquentation de la structure d’accueil (septembre et octobre), durant les 3 premiers jours de la semaine (lundi à mercredi) et dans les heures qui encadrent le repas (11 :00-14 :00 h).
Un quart (24%) des accidents ont été jugés comme sérieux (fractures, plaies, trauma craniens). Les lésions survenues en extérieur sont globalement plus graves que dedans.
Les chutes sont la première cause de traumatisme avec les collisions (28%).
Beaucoup de parents continuent à penser que l’accident est une fatalité imprévisible (47%), tandis que 18% pensent qu’avec une meilleure supervision l’accident n’aurait pas eu lieu.
En conclusion, cette étude montre que si les accidents de garderie ne sont pas trop nombreux, ils peuvent générer des lésions graves. Les auteurs insistent sur la necessité de programme de formation des responsables de structures d’accueil.

Référence complète :
Analysis of 347 kindergarten-related injuries.
Eberl R, Schalamon J, Singer G, Ainoedhofer H, Petnehazy T, Hoellwarth ME.
Eur J Pediatr 2008, e.pub, sous presse
Origine: Affiliation: Department of Pediatric

Brûlures infligées aux enfants par d’autres enfants

Il existe une petite proportion d’enfants brûlés dont la brûlure a été provoquée par un autre enfant. C’est le sujet de cet article.

L’étude reprend les circonstances des brûlures des enfants admis entre janvier 1998 et décembre 2003. 47 enfants étaient concernés par une brûlure infligée par un autre enfant. La majorité était des échaudements (53%), survenus à la maison. La majorité des enfants avaient moins de 10% de surface corporelle brûlée. Ce qui ressort de l’étude est qu’il y a nettement deux groupes d’enfants: celui des lésions où la brûlure est accidentelle (groupe A) et celui ou la brûlure est infligée volontairement par un autre enfant (groupe B = 27% !!!).

Les groupe B est essentiellement constitué de garçons (90,9%; p>0.0001) avec un âge moyen de 12 ans (p>0.0001).La brûlure est due à une flamme ou un feu en extérieur (p>0.0001), avec une surface corporelle brûlée plus importante ( moyenne 12.1% vs 3.8 % pour groupe A) et une profondeur plus importante (38.5% de brûlures de toutes les couches grade III vs 20.6% dans le groupe A). Il y avait plus d’enfants avec des parents séparés dans le groupe B que dans le groupe A (53,9 % vs 5.9%) et ils venaient plus souvent de classes défavorisées dans le groupe B (69,2% vs 8.8%). Tous les cas nécessitant des soins intensifs venaient de cette catégorie et nécessitaient plus de chirurgie que ceux du groupe A (61.5% vs 26.4%). En conséquence, le séjour hospitalier est plus long dans le groupe B que dans le groupe A, ainsi que la nécessité d’un suivi ambulatoire (53.8% vs 14.7%). Enfin la compliance aux consultations est nettement moins bonne dans le groupe B puisque 38.5% oublient leur rendez-vous contre 23.5 % dans le groupe A (p=0.0007).

Les auteurs pensent avoir identifié un groupe limité mais bien ciblé d’enfants victimes de brûlures hors de chez eux, plus graves que les brûlures domestiques, résultant d’agression par d’autre garçons d’environ 12 ans provenant de milieux moins favorisés et de structures familiales désunies.

Référence complète:
Pediatric burns caused by other children. Soueid A, King H, Wilson YT.J Plast Reconstr Aesthet Surg 2008; 61(5): 540-5. Origine: Birmingham Children’s Hospital, Steelhouse Lane, Birmingham, UK.

Corps étrangers dans les narines chez les enfants de 0 à 14 ans

La prise en charge d’enfants pour corps étrangers dans les narines chez les enfants est un problème très fréquent au sein des équipes d’ORL pédiatriques. Le but de cet article est d’en préciser l’épidémiologie, les circonstances et les complications éventuelles.
L’étude a revu rétrospectivement les cas de consultations pour corps étrangers dans les narines chez les enfants de 0 à 14 ans dans des grands hôpitaux de 19 pays européens, soit 688 cas.
Cet accident n’est pas inoffensif puisque 52 enfants ont dû être hospitalisés et 59 ont eu des complications (8.5%), la plus complexe étant la perforation du septum nasal. 51% étaient des filles. L’âge moyen est de 4 ans. Les corps étrangers le plus souvent retrouvés sont des noisettes, des graines, des baies, des grains de mais, des pois, des piles, des pièces de stylo cassés, des attaches de documents (trombones) et des perles. 38% de ces accidents arrivent en présence d’un adulte (qui n’a pas empêché le geste). La majorité a été ôtée par rhinoscopie ou fibroscopie.
Les auteurs concluent que si les corps étrangers dans le nez ne sont pas des urgences vitales, elles ne sont pas dénuées de complications.

Référence complète:
Foreign bodies in the nose causing complications and requiring hospitalization in children 0-14 age: results from the European survey of foreign bodies injuries study.
Gregori D, Salerni L, Scarinzi C, et al.
Rhinology 2008; 46(1): 28-33.
Origine: Department of Public Health and Microbiology, University of Torino, Italy.

Risque élevé de brûlures chez les moins de 1 an

Il existe beaucoup  de données épidémiologiques sur les brûlures des enfants, mais la classe d’âge des moins de 1 an a été  peu étudiée, dans un groupe ou la mobilité commence à se développer.
Les auteurs ont donc analysé rétrospectivement tous les cas de brûlures d’enfant jusqu’à 1 an entre janvier 2003 et janvier 2006, soit 104 cas (12% de toutes leurs admissions). 2/3 d’entre eux ont été hospitalisés. La majorité des brûlures surviennent à domicile. Les échaudements sont la première cause de brûlure (65%), suivi des brûlures par contact (30%). La tasse de liquide chaud (donc tenue par un adulte) est la cause la plus fréquente d’échaudement, tandis que le contact avec un radiateur ou un tuyau d’eau chaude constitue la cause de brûlure par contact la plus souvent mentionnée. La surface corporelle brûlée en moyenne est de 2.3% (limites 0.5 à 38%).
Les auteurs concluent que les enfants de moins de 1 an devraient faire l’objet d’une prévention particulière, car ils constituent une population fortement exposée à ce type de traumatisme.
Les messages de prévention devraient mentionner le danger que représente la manipulation de liquides chauds avec un enfant dans les bras, le problème des systèmes de chauffages que l’enfant peut toucher, de même que les tuyaux d’eau chaude accessibles dans la salle de bain.
Outre l’aspect épidémiologique, il faut  rappeler qu’à surface égale, la sévérité d’une brûlure est d’autant plus grave que l’enfant est petit. Une brûlure de 10% chez un grand enfant est beaucoup moins grave qu’une brûlure de 10% chez un petit enfant.

Référence complète
Infants under 1 year of age have a significant risk of burn injury.
Nguyen DQ, Tobin S, Dickson WA, Potokar TS. Burns 2008; ePub. Origine: The Welsh Centre for Burns and Plastic Surgery, Morriston, Swansea, United Kingdom.

Obstruction digestive par une sucette avalée

Les lolettes (tétines, sucettes, etc) ne sont pas si inoffensives que cela. Etant donné que leur usage est devenu généralisé, il est peut être utile de le rappeler.
L’article rapporte le cas d’un enfant de 22 mois ayant avalé la pièce buccale d’une lolette, sans que les parents ne réagissent. Celle-ci s’est enclavée dans l’intestin, provoquant une obstruction qu’il a fallu lever chirurgicalement.

Référence complète :
Pacifier-induced bowel obstruction-not so soothing.
Neville HL, Huaco J, Vigoda M, Sola JE.
J Pediatr Surg 2008; 43(2): e13-5.
Origine: Division of Pediatric Surgery, Miller School of Medicine, University of Miami, FL, USA.

Fractures de la colonne cervicale provoquées par des ceintures 3 points

Le premier article rapporte un cas de fracture de la colonne cervicale chez une enfant de 5 ans, provoquée par une ceinture 3 points de type adulte. Collision contre un stand de journaux à 50 km/h. La déflexion sur la ceinture a provoqué une lésion de la colonne cervicale supérieure lors d’une collision avec des troubles neurologiques dans les membres supérieurs.
Le second article rapporte un polytraumatisme très grave entraînant le décès d’un enfant de 7 ans, toujours pour usage d’une ceinture 3 points de type adulte. A nouveau, une décélération brutale sur la ceinture mal positionnée sur le cou a provoqué une dislocation atlanto-occipitale (crâne détaché de la colonne cervicale = lésion mortelle), une lésion thoracique majeure avec rupture d’une des branches de l’aorte (artère carotide commune droite = lésion mortelle) et une dislocation de l’épaule.
Dans le premier article, l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) en profite pour rappeler qu’un enfant ne doit pas être attaché par une ceinture 3 points tant que la sangle oblique ne peut se positionner sur la clavicule et passer devant le thorax.

Commentaire O Reinberg :

Un fois de plus ce n’est pas l’âge qui est un critère du choix de l’installation d’un enfant comme malheureusement trop souvent utilisé, mais bien la taille de celui-ci. Il est plus important d’enseigner les règles de sécurité sur le maintien et la position des points d’appui que d’attribuer une classe d’âge à un dispositif de retenue.

Référence complète 1:
Pediatric cervical spine fracture caused by an adult 3-point seatbelt.
Deutsch RJ, Badawy MK. Pediatr Emerg Care 2008; 24(2): 105-8.
Origine: Division of Pediatric Emergency Medicine, University of Rochester Medical Center, Rochester, NY, USA.

Référence complète 2:
Misuse of an adult seat belt in a 7-year-old child: a source of dramatic injuries and a plea for booster seat use.
Kortchinsky T, Meyer P, Blanot S, Orliaguet G, Puget S, Carli P.
Pediatr Emerg Care 2008; 24(3): 161-3. Origine: Department of Pediatric Anesthesiology and Neuro Critical Care, Hopital Necker Enfants Malades, Faculte de Medecine Descartes-Paris 5, Paris, France.