Pièces de monnaie ingérées: quelle est la taille à risque?

A propos de 62 ingestions de pièces de monnaie enclavées dans l’oesophage, les auteurs tirent les conclusions suivantes :

L’âge moyen à risque est de 4 ans (limites 1 à 13 ans). Il y a plus de filles que de garçons concernés (35/27). 73% ont ingéré des pièces de diamètre compris entre 23,45 et 26,00 mm, mais 17 % des pièces avaient un diamètre compris entre 17,00 et 20,90 mm. Les zones d’enclavement sont par ordre décroissant l’œsophage proximal (50), moyen (8) et bas oesophage (4). Il y a une corrélation entre le diamètre des pièces et l’âge du patient : les enfants jusqu’à 5 ans enclavent des pièces de 17 à 23 mm de diamètre, ce qui devient rare au-delà de 5 ans où les enclavements concernent des pièces de 23 à 26 mm. Il n’y a pas d’enclavement pour des diamètres supérieurs à 28 mm.

Référence complète:
Coin Ingestion in Children: Which Size Is More Risky?
Tander B, Yazici M, Rizalar R, Ariturk E, Ayyildiz SH, Bernay F. J Laparoendosc Adv Surg Tech A 2009,  Apr;19(2):241-3.
Affiliation: Department of Pediatric Surgery, Ondokuz Mayis University, Samsun, Turkey.

Corps étrangers inhalés

Etude de Hong Kong portant sur une très longue série (18 ans) de corps étrangers inhalés chez des petits enfants répartis en deux groupes : prise en charge précoce, soit moins de 7 jours post inhalation (59%), et tardive soit diagnostic posé au-delà de 7 jours (41%).

Les signes cliniques communs sont la toux (100%), une histoire d’étouffement ou de suffocation (74%). Beaucoup d’enfant ont été initialement diagnostiqués à tort comme infection respiratoire ou asthme, plus fréquemment dans le groupe tardif (82%) que dans le groupe précoce (25%).

A la bronchoscopie, les granulations inflammatoires étaient nettement plus fréquentes dans le groupe tardif (55 %) que dans le groupe précoce (13%). A elles seules les cacahuètes et les graines de pastèques représentent 85% des corps étrangers inhalés.

En conclusion, les auteurs insistent sur la difficulté de diagnostic d’inhalation de corps étranger chez des petits enfants. Les diagnostics erronés d’infection respiratoire ou asthme retardent le diagnostic avec pour résultat des granulations intra-bronchiques. Ils recommandent d’avoir plus facilement recours à une bronchoscopie en cas de doute. L’information sur le risque lié aux graines et aux cacahuètes en particulier doit être rappelé sans relâche aux parents : les parents ne devraient pas en donner aux petits enfants.

Référence complète:
Foreign body aspiration in Hong Kong Chinese children.
Chik KK, Miu TY, Chan CW. Hong Kong Med J 2009; 15(1): 6-11.
Affiliation: Department of Paediatrics and Adolescent Medicine, United Christian Hospital, Kwun Tong, Hong Kong.

Accidents par inhalation alimentaire chez l’enfant

Le but de cette étude est d’analyser les aliments qui représentent un risque d’inhalation pour les enfants et de quantifier ce risque.
L’étude a donc recensé tous les cas d’inhalation alimentaires dans 26 structures hospitalières au Canada et aux USA entre 1989 et 1998. 1429 enfants étaient concernés. Les résultats ont été comparés à une étude analogue faite aux USA par l’ Association Américaine de Pédiatrie (AAP) en 1984.
Les cacahouètes restent la première cause d’inhalation des enfants, suivi de pop-corn, morceaux de pomme, graines de tournesol, morceaux de carrotte, bonbons. Mais la première cause des décès (10 cas) revient aux fragment de hot-dog, suivi d’ autres morceaux de viande, bonbons, grains de raisin, pop-corn. Les enfants de moins de 3 ans sont les plus exposés à ces accidents avec un taux de décès élevé. L’analyse fine de la taille des morceaux, de leur forme et de la structure des aliments sont des éléments significatifs pour le pronostic de survie.
Conclusion : les enfants de moins de 3 ans sont à haut risque d’inhalation alimentaire et de décès. Les aliments ronds, fermes, avec une élasticité élevée représentent un risque élevé. On devrait insister sur cet aspect de l’éducation des parents et des pédiatres et formuler de meilleures recommandations pour la selection des aliments des petits enfants.

Référence complète : Fatal and non-fatal food injuries among children (aged 0-14 years).
Altkorn R, Chen X, Milkovich S, Stool D, Rider G, Bailey CM, Haas A, Riding KH, Pransky SM, Reilly JS.
Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2008; Jul;72(7):1041-6.

Corps étrangers dans les narines chez les enfants de 0 à 14 ans

La prise en charge d’enfants pour corps étrangers dans les narines chez les enfants est un problème très fréquent au sein des équipes d’ORL pédiatriques. Le but de cet article est d’en préciser l’épidémiologie, les circonstances et les complications éventuelles.
L’étude a revu rétrospectivement les cas de consultations pour corps étrangers dans les narines chez les enfants de 0 à 14 ans dans des grands hôpitaux de 19 pays européens, soit 688 cas.
Cet accident n’est pas inoffensif puisque 52 enfants ont dû être hospitalisés et 59 ont eu des complications (8.5%), la plus complexe étant la perforation du septum nasal. 51% étaient des filles. L’âge moyen est de 4 ans. Les corps étrangers le plus souvent retrouvés sont des noisettes, des graines, des baies, des grains de mais, des pois, des piles, des pièces de stylo cassés, des attaches de documents (trombones) et des perles. 38% de ces accidents arrivent en présence d’un adulte (qui n’a pas empêché le geste). La majorité a été ôtée par rhinoscopie ou fibroscopie.
Les auteurs concluent que si les corps étrangers dans le nez ne sont pas des urgences vitales, elles ne sont pas dénuées de complications.

Référence complète:
Foreign bodies in the nose causing complications and requiring hospitalization in children 0-14 age: results from the European survey of foreign bodies injuries study.
Gregori D, Salerni L, Scarinzi C, et al.
Rhinology 2008; 46(1): 28-33.
Origine: Department of Public Health and Microbiology, University of Torino, Italy.

Obstruction digestive par une sucette avalée

Les lolettes (tétines, sucettes, etc) ne sont pas si inoffensives que cela. Etant donné que leur usage est devenu généralisé, il est peut être utile de le rappeler.
L’article rapporte le cas d’un enfant de 22 mois ayant avalé la pièce buccale d’une lolette, sans que les parents ne réagissent. Celle-ci s’est enclavée dans l’intestin, provoquant une obstruction qu’il a fallu lever chirurgicalement.

Référence complète :
Pacifier-induced bowel obstruction-not so soothing.
Neville HL, Huaco J, Vigoda M, Sola JE.
J Pediatr Surg 2008; 43(2): e13-5.
Origine: Division of Pediatric Surgery, Miller School of Medicine, University of Miami, FL, USA.

Dangers liés à l’ingestion d’aimants

De petits objets sont réputés sans danger lors d’ingestion par des enfants, car supposés transiter sans problème à travers le tube digestif et être éliminés dans les selles.
Plusieurs articles rapportent les dangers liés à l’ingestion d’aimants, en particulier si l’enfant en a avalé plusieurs. Leurs polarités inverses les attirent et les collent avec des éléments digestifs interposés, de sorte qu’ils ne progressent plus dans l’intestin. Les aimants s’incrustent alors dans la paroi jusqu’à la perforation.
Salomon rapporte le cas d’une fillette de 12 ans avec perforation du grêle sur ingestion de 2 petits aimants, et Carlsen celui d’un garçon de 4 ans ayant ingéré 4 petits aimants avec 8 perforations.
Il est donc impératif de ne pas minimiser les ingestions d’aimants, même petits, en particulier si l’enfant en a ingéré plusieurs. Il faut les rechercher radiologiquement si nécessaire pour les compter et aller les extraire par endoscopie tant qu’ils sont encore accessibles.

Références complètes:
Perforation of the intestine after ingestion of magnetic items. Salomon S, Clausen CH, Hollegaard S, Mahdi B, Qvist N. Ugeskr Laeger 2007; 169(49): 4239-40. Origine: Odense Universitetshospital, Kirurgisk Afdeling A. Danemark

Mais aussi:
Multiple bowel perforations after swallowing magnetic toys. Carlsen CG, Floyd AK, Lundhus E. Ugeskr Laeger 2007; 169(49): 4242-3. Origine: Odense Universitetshospital, Kirurgisk Afdeling A. Danemark Magnetic toys cause life-threatening intestinal lesions. Qvist N. Ugeskr Laeger 2007; 169(49): 4237. Origine: Odense Universitetshospital, Kirurgisk Afdeling A. Danemark