Les risques d’étouffement chez l’enfant

Il est important de rester à proximité de votre enfant pendant qu’il mange et de mettre hors de sa portée les sacs en plastique ainsi que les objets ou aliments de petite taille qu’il pourrait mettre dans la bouche.

 

La majorité des accidents par étouffement concerne les enfants de moins de 5 ans.

Voici quelques points essentiels auxquels faire attention pour en diminuer les risques:

  • Lors d’un repas, les aliments inadaptés à l’enfant sont à éviter : aliments trop durs et /ou morceaux trop gros (carottes crues, pommes, grains de raisin, olives, fruits à noyau, morceau de pain, cacahuète etc…). il risquerait de les avaler sans les mâcher, ce qui pourrait obstruer ses voies respiratoires. Si vous donnez un morceau de pain à votre enfant, il est important de le surveiller pendant qu’il le mange afin d’éviter qu’il prenne un trop gros morceau d’un seul coup
  • Il est préférable de faire manger votre enfant à table et dans le calme, sans le laisser courir ou s’agiter la bouche pleine
  • Les enfants de moins de 3 ans demandent une attention toute particulière. Pour eux, la découverte de l’environnement passe par le fait de porter les objets à la bouche: il est donc nécessaire de mettre hors de leur portée les objets et aliments de petite taille (pièces de monnaie, boutons, pièces de jeu de construction pour enfants de plus de 3 ans, piles, billes bonbons, cacahuètes, noix etc…).
  • Les indications du fabricant vous informent sur les recommandations concernant l’âge des enfants auxquels le jouet est destiné. Ce logo indique que le jouet n’est pas adapté pour un enfant de moins de 3 ans
  • Les sacs en plastique seront rangés de manière à éviter que votre enfant risque de s’étouffer en enfilant un sac sur la tête pour jouer à cache-cache

 

Deux astuces pour limiter efficacement les risques d’accident par étouffement:

  • Un petit tour à quatre pattes de temps en temps pour faire le tour des pièces de vie où évolue votre enfant : En étant ainsi à la hauteur de l’enfant lorsqu’il joue par terre, vous pourrez enlever les petits objets qui seraient à sa portée sous un meuble par exemple.
  • Le tube en carton d’un rouleau de papier toilette vide pour identifier facilement les objets de petite taille qui représentent un risque pour les jeunes enfants: si l’objet passe dedans, il sera mis hors d’atteinte des enfants.

 

A connaitre: les bons gestes en cas d’étouffement Pipad’es 2020

Références:

  • La prévention de l’étouffement et de la suffocation chez l’enfant, Société canadienne de pédiatrie 2012, mis à jour janvier 2020.
  • Étouffements, strangulations fiche extraite du livre « Un accident est si vite…évité »,  actes des journées de prévention des accidents de la petite enfance  2009
  • Les risques d’étouffement – à surveiller jusqu’à 4 ans, Institut national de Santé Publique Québec

 

 

 

Les coffres à jouets

Privilégiez un coffre à jouets avec un couvercle léger ou sans couvercle

 

Bien pratique pour y ranger tous les jouets des enfants, le coffre à jouets peut être une source de danger et occasionner des blessures. Que ce soit des doigts coincés dans le couvercle, une blessure en tombant sur un angle vif ou pire; un étranglement  ou une asphyxie à cause du couvercle qui peut se refermer sur le cou de l’enfant ou enfermer l’enfant dans le coffre.

Pour éviter un accident, il faut donc prendre quelques précautions lors de l’achat et de l’utilisation d’un coffre à jouet:

  • Assurez-vous que le coffre est conforme à la norme EN 71 
  • Choisissez un coffre dont le couvercle est léger et équipé de charnières avec un dispositif de retenue. En leur absence, enlevez le couvercle
  • Vérifiez qu’il y ait des butées entre le couvercle et la base du coffre pour éviter le pincement des doigts de l’enfant entre les 2 parties
  • Assurez-vous de la présence de trous d’aération dans le coffre, le cas échéant faites-en vous-même quelques-uns
  • Vérifiez que le coffre ne comporte pas de système de fermeture verrouillant de type loquet, serrure à clé, gâchettes…
  • Contrôlez régulièrement l’état du coffre à jouets

 

Pour en savoir plus:

  • Coffres à jouets, Guide de sécurité des produits pour enfants de l’Alliance européenne pour la sécurité de l’enfant, 2013

Les dangers de la cuisine

Restez à proximité de l’enfant lorsqu’il se trouve à la cuisine.

 

Lieu convivial par excellence, la cuisine n’en reste pas moins un lieu à risques pour les enfants.
Plaques de cuisson, four, produits ménagers, sacs plastiques…. toutes sortes de danger qu’il faut éviter de laisser à la portée de l’enfant ou qui nécessitent un apprentissage pour une proximité sécurisée.

 

Voici quelques principes de sécurité à connaitre :
  • Tournez les manches des casseroles et des poêles vers l’intérieur de la cuisinière
  • Débranchez et rangez vos appareils électroménagers (mixer, couteau électrique…) immédiatement après utilisation
  • Expliquez-lui que la porte du four peut être brûlante
  • Rangez hors de portée des enfants les produits d’entretien, les alcools, objets tranchants, allumettes et bougies.
  • Ne transvasez pas de produits d’entretiens ou toxiques dans des bouteilles ou récipients à usage alimentaire
  • Installez des systèmes pour bloquer les tiroirs afin d’éviter que votre enfant ne s’y coince les doigts
  • Fermez bien votre lave-vaisselle pour empêcher votre enfant d’accéder aux couteaux et aux verres qui s’y trouvent
  • Mettez en hauteur les objets qui présentent un risque d’étouffement (sacs en plastique, aimants sur le réfrigérateur etc)
  • Surveillez votre enfant s’il est assis dans sa chaise haute

 

Pour en savoir plus:

 

Article du 27 avril 2017, mis à jour le 9 décembre 2019

Les chaises hautes

Gardez toujours l’enfant sous surveillance quand il se trouve dans une chaise haute.

 

Les chaises hautes sont à l’origine de différents types d’accidents chez les enfants.

Le risque principal lié à l’utilisation d’une chaise haute est le risque de chute, soit de l’enfant qui sort de la chaise, soit de la chaise qui bascule avec l’enfant assis dedans. Mais l’enfant est également exposé à des risques de blessures par pincement des doigts dans les parties mobiles de la chaise ainsi qu’à des risques de strangulations par les sangles de la chaise si elles ne sont pas réglées à la taille de l’enfant.

Quelques principes de sécurité pour éviter les risques de chute:

  • Achetez une chaise haute conforme à la norme de sécurité EN 14988 (cette mention doit figurer sur l’emballage)
  • Privilégiez l’achat d’une chaise munie d’un système d’attache à 3 ou 5 points, avec une sangle à l’entrejambe
  • Attachez votre enfant lorsqu’il est dans la chaise
  • Assurez-vous que l’enfant ne puisse pas faire basculer la chaise , en prenant appui avec ses pieds sur le bord de la table par exemple.
  • Soyez attentif à ce que l’enfant ne puisse pas attraper d’objets potentiellement dangereux depuis sa chaise ( couteau, liquide chaud….)
  • Restez toujours à proximité d’un enfant qui est dans une chaise haute

 

Pour en savoir plus:

  • Chaises hautes. Fiche de prévention de la Commission de la Sécurité des Consommateurs, novembre 2014. Disponible sur www.securiteconso.org
  • Chaises hautes. Guide de sécurité des produits pour enfants de l’Alliance européenne pour la sécurité de l’enfant, 2013

Article du 13 février 2017, mis à jour le 9 décembre 2019

Corps étrangers dans les voies respiratoires

Méta-analyse italienne dont le but est d’évaluer les risques d’asphyxie en rapport avec la forme, la taille et la consistance de corps étrangers inhalés chez les enfants. L’étude est intéressante par son importance, puisqu’elle fait une analyse exhaustive de la littérature sur 30 ans (1978-2008). Sur plus de 1600 articles revus, 1063 ont été jugés pertinents incluant un total de 30’477 enfants.
L’âge critique d’inhalation est compris entre 0 et 3 ans (67%). Les corps étrangers organiques les plus souvent impliqués sont les noix (noisettes, arachides) (39%), des graines (25%), tandis que parmi les inorganiques, les petits aimants sont les plus fréquents (deux fois plus que les petites éponges qui viennent ensuite). Beaucoup d’objets inhalés n’auraient jamais dû être accessibles à des petits enfants: punaises, clous, vis, épingles.
Les accidents surviennent sans surprise quand l’enfant mange ou joue.
La localisation trachéale, la plus dangereuse, représente 15% des cas. Il y a 62% d’inhalation à droite vs 38% à gauche lorsqu’elle est bronchique.
Les symptômes classiques sont ceux d’une obstruction sévère et aiguë des voies respiratoires avec toux, dyspnée, bruits respiratoires diminués ou absents et vont jusqu’à l’asphyxie complète.
Des symptômes non spécifiques, voire une absence totale de symptôme, sont des constatations fréquentes ce qui rend les inhalations très dangereuses et mène à de faux diagnostics ou à un retard de prise en charge adéquate. Sur l’ensemble de l’étude, les radiographies étaient normales dans 47% des cas et seules les endoscopies ont permis de faire le diagnostic et de traiter. Dans 40% des cas le diagnostic a été fait plus de 24 heures après l’inhalation. Ceci explique que 15 % (!!) des enfants présentent des complications aiguës ou chroniques. Parmi les plus graves, on mentionne 6% de décès, 2.4% d’arrêts respiratoires et 2% d’arrêts cardiaques.
Enfin sur ce grand nombre d’articles traitant du sujet, seuls 5 font référence à la présence ou non d’adultes au moment de l’accident, traduisant pour les auteurs le peu d’intérêt porté à la prévention dans ce domaine.
Bien que les études soient difficilement comparables entre elles et d’une grande hétérogénéité, les auteurs insistent sur l’importante morbidité liée aux inhalations de corps étrangers. Ils plaident pour une prise de conscience et pour l’introduction d’une meilleure prévention.

Commentaire O. Reinberg :
Cette étude est proche de celle rapportée dans qui venait de Hong-Kong en 2009. Pour mémoire les auteurs mentionnaient l’importante différence de complications qui résultait du délai de prise en charge selon qu’elle était précoce (moins de 7 jours) ou tardive, le fait que beaucoup de ces d’enfants peuvent être asymptomatiques et que le diagnostic radiologique est insuffisant. Il est une preuve positive, mais ne permet pas d’exclure une inhalation de corps étranger. Une seule attitude possible: en cas de doute une endoscopie en urgence s’impose, même si les radiographies sont normales.
Du point de vue prévention, l’information sur le risque lié aux graines et aux cacahuètes en particulier doit être rappelée sans relâche aux parents : les parents ne devraient pas en donner aux petits enfants. Participant depuis des années à des missions en Afrique, je suis toujours surpris de ce que toutes les mamans africaines savent que « l’arachide tue », tandis que dans le monde industrialisé on reçoit ses amis avec des pistaches et des cacahuètes à l’apéritif en présence de petits enfants. A ce sujet, relire dans Pipades  le niveau de connaissance des parents concernant les risques d’inhalation et le rôle essentiel que les pédiatres ont à jouer dans cette prévention.

Référence :
Foreign bodies in the airways: A meta-analysis of published papers.
Foltran F, Ballali S, Passali FM, Kern E, Morra B, Passali GC, Paola Berchialla P, Lauriello M, Gregori D.
Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2012; 76-Suppl 1: S12–S19.
Affiliation : Italie, multicentrique