Lésions de la colonne cervicale et usage des trampolines chez l’enfant

Revue sur 11 ans (1995-2006) des 7 accidents de trampoline impliquant la colonne cervicale d’enfants dans l’Etat d’Alberta, Canada.

Ces lésions sont graves : 1/ décès et 4/7 ont des séquelles neurologiques persistantes.
Les lésions surviennent sur le trampoline (5/7) et en tombant à côté de celui-ci (2/7).
Mais plus remarquable est que tous les accidents sont survenus sur des trampolines domestiques, alors que dans le même temps il n’y a eu aucun accident de même type sur des trampolines de clubs ou d’écoles.
Les auteurs renforcent ainsi l’avis de la Société canadienne de Pédiatrie que les trampolines domestiques privés sont dangereux pour les enfants et devraient être interdits pour des activités de jeu.
Un autre article publié dans le British Medical Journal arrive aux mêmes conclusions : « Family Trampolines: How to avoid injury. » Bogacz A, Paterson B, Babber A, Menelaws S, Drew T. Br Med J BMJ 2009; 338: b2197.

Référence complète:
Children presenting to a Canadian hospital with trampoline-related cervical spine injuries.
Leonard H, Joffe AR.
Paediatr Child Health 2009; 14(2): 84-8.
Origine : Department of Pediatrics, Stollery Children’s Hospital and the University of Alberta,
Edmonton, Alberta, Canada

Risques liés aux chaussures à roulettes

Nous avons vu apparaître ces dernières années de nouvelles chaussures incorporant des roulettes dans le talon (AKA « wheeled sneakers », « skate shoes »). Les auteurs de cet article ont étudié cette nouvelle activité qui génère des lésions.

Elle utilise le recensement par le NEISS (National Electronic Injury Surveillance System = système nationale de surveillance informatique des accidents) de tous les cas recensés aux USA de janvier 2002 à décembre 2006 soit 3525 accidents d’enfants entre 5 et 14 ans nécessitant un traitement. Les auteurs observent une augmentation de la proportion de ces lésions au cours de la période étudiée. Les enfants concernés sont en majorité blancs avec une très légère prédominance de garçons. Les lésions sont par ordre décroissant des fractures (47%), des contusions (18%) et des entorses (17%). Sont touchés les avants-bras (38%) et les poignets (35%), puis les jambes (15%). On également été observés des plaies, quelques trauma crâniens, des lésions d’organes internes. Aucun décès n’est mentionné.

Commentaire O. Reinberg :
En résumé, cette pratique génère une traumatologie qui ne diffère guère de celle de rollers ou de « wheels-in-line ». Comme nous l’avions mentionné dans notre étude sur le sujet et 1996 et par analogie, nous ne pouvons que recommander aux parents d’enfants équipés de ces chaussures, de leur faire au moins porter des protections de poignets.

Référence complète:
Evaluating the injury incidence from skate shoes in the United States.
Ruth E, Shah B, Fales W.
Pediatr Emerg Care 2009; 25(5): 321-324.
Origine : Michigan State University Kalamazoo Center for Medical Studies, Kalamazoo, MI.

Pour l’interdiction des baby-walkers (youpalas)

Le Lancet reprend la littérature pour inciter les gouvernements à interdire les baby-walker (youpalas), à l’exemple du Canada. Malgré la loi canadienne promulguée en 2004, 21% des canadiens avaient encore un de ces engins chez eux en 2006. Il faut donc s’atteler dès maintenant à cette tâche, car les faire disparaître prend du temps.

Le Lancet rappelle leur inutilité, puisqu’ils n’apportent aucun bénéfice au développement de l’enfant, mais leur fait encourir des risques connus.

Référence complète:
Prevention of baby-walker-related injury.
Desapriya E, Scime G, Subzwari S, Pike I.
Lancet 2009; 373(9663): 545.
Origine : British Columbia Injury Research and Prevention Unit, Vancouver, BC Canada

Analyse des accidents les plus sévères dans 2 centres canadiens pour déterminer les axes prioritaires de prévention.

Analyse rétrospective des accidents les plus sévères dans 2 centres canadiens pour déterminer les axes prioritaires de prévention, impliquant 3’732 enfants d’âge moyen 9 ± 5.2 ans, dont 66% de garçons.

Les 7 décès (2 %) résultaient de « chutes de hauteur » et de « collisions sur la voie publique ».

Les lésions non fatales les plus graves selon l’ISS,  résultaient par ordre de fréquence décroissante de « chute de hauteur », « collision sur la voie publique », « piéton percuté par un véhicule », « accident de bicyclette », « maltraitance ». Par contre si l’on prend en compte le GCS, sont concernés les « collision sur la voie publique » et les « noyades ou submersions ».

L’âge est un critère déterminant dans le choix des mesures de prévention : les plus jeunes enfants sont concernés par les chutes, tandis que les enfants plus âgés et les adolescents par les accidents de la voie publique comme passagers. Dans tous les groupes le défaut d’usage des dispositifs de sécurité (casques et dispositifs de retenue) est évident.

On comprend aisément l’usage qui peut être fait de telles études sur les priorités de prévention et les publics cibles des stratégies mises en place.

Référence complète:
Severe injury mechanisms in two paediatric trauma centres: Determination of prevention priorities.
Cyr C, Xhignesse M, Lacroix J.
Paediatr Child Health 2008; 13(3): 165-70.
Origine : Department of Pediatrics, Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke. Canada

Chutes de lits superposés chez les enfants et les adolescents aux USA

Une longue étude (15 ans, 1990-2005) utilisant la base do données NEISS (National Electronic Injury Surveillance System = système nationale de surveillance informatique des accidents).
Un total de 572’580 accidents de lits superposés ont été enregistrés soit une moyenne annuelle de plus de 35’000 cas, soit une incidence de 42/100’000 enfants. Environ 3% nécessitent une hospitalisation. Il n’y a pas d’évolution de la casuistique au cours de la période étudiée.
93.5 % des accidents surviennent à domicile. Les garçons sont nettement plus concernés (60.6%). Les lésions consistent par ordre décroissant de fréquenc

en plaies (29.7%), contusions (24.0%) et fractures (19.9%). La tête est le plus souvent touchée 27.3%) pour toutes les classes d’âge. Les chutes sont la première cause d’accident (72.5%).

Commentaire O Reinberg : Nous avions fait une étude analogue en 1993 à Lausanne, qui apportait un éclairage complémentaire. Nous recensions 121 accidents entre 1990 et 1997, concernant en majorité des enfants de 5 à 8 ans. Seuls 15% des accidents surviennent de nuit pendant le sommeil de l’enfant qui tombe du lit. Le reste survient de jour lorsque le lit superposé est utilisé comme accessoire de jeu.

Référence complète:
Bunk bed-related injuries among children and adolescents treated in emergency departments in the United States, 1990-2005.
D’Souza AL, Smith GA, McKenzie LB.
Pediatrics 2008; 121(6): e1696-702.
Origine: Research Institute at Nationwide Children’s Hospital, Center for Injury Research and Policy, Department of Pediatrics, Ohio State University, Columbus, USA

Traumatismes dentaires chez l’enfant

Le but de cette étude est de préciser la prévalence des traumas dentaires chez l’enfant. Elle porte sur 214 enfants belges, présentant 457 lésions dentaires en 24 mois.

La majorité des enfants se blessent 2 dents (51%). Les incisives médianes sont les dents les plus souvent touchées (89%). La plus grande fréquence de traumatisme dentaire se situe entre 2 et 4 ans, et résultent de chutes en avant.

Les lésions les plus fréquentes sont des avulsions dentaires des dents de lait ou définitives. Cependant les parties molles (gencive et muqueuses) sont souvent atteintes  simultanément (61%). Malheureusement seuls 42% des enfants consultent le jour même de l’accident.

Références complètes:
The Prevalence of Traumatic Dental Injuries: A 24-month Survey.
Shayegan A, De Maertelaer V, Vanden Abbeele A. J Dent Child (2003) 2007; 74(3): 194-9.
Origine: Department of pediatric and adult operative dentistry, Universite Libre de Bruxelles, Brussels, Belgium.