Barrières de sécurité ?

Étude originale qui analyse la capacité des enfants à franchir une barrière de protection. L’étude est très dense et de nombreux paramètres sont étudiés: 33 enfants de 3 à 6 ans sont invités à franchir (sous supervision !) des barrières de conceptions différentes: un panneau de bois plein de 110 cm de haut et 2 cm d’épaisseur, un panneau de bois plein de 150 cm de haut et 2 cm d’épaisseur, barrière en bois plein dans le bas sur 50 cm (pour ne pas pouvoir escalader) puis 4 barres horizontales espacées de 18 cm, 2 barrières en bois plein de 100 cm de haut avec barre horizontale au-dessus espacées verticalement de 10.7 cm. Les caractéristiques morphologiques des enfants et leurs âges sont pris en compte.
Aucune barrière n’est infranchissable ! La barrière à barres horizontales (pourtant distantes de 18 cm) est franchie par 97% des enfants quelque soit leur âge. 12 enfants (36.4%) parviennent à franchir les 4 barrières, la plus difficile en 15 secondes au maximum. L’âge est le meilleur critère de prédiction de succès, la morphologie de l’enfant et sa force n’intervenant que pour déterminer le temps qu’ils mettront à franchir la barrière.

Qu’est-ce qu’une barrière de sécurité ? Aucune barrière ne peut offrir un délai protecteur, puisque même très élevée, les meilleurs grimpeurs la franchissent en quelques secondes.

Référence complète:
Crossing safety barriers: Influence of children’s morphological and functional variables
Cordovil R
, Vieira F, Barreiros J.
Applied Ergonomics
2
012; 43(3):515.520
Affiliation: Faculty of Human Kinetics – Technical University of Lisbon, Department of Health and Sport Sciences, Portugal

Equipement des places de jeux: comparaison entre places publiques et privées

De grand progrès ont été faits dans l’aménagement des places de jeux, tant en ce qui concerne les équipements, que les surfaces des sols, que l’intégration des accessoires entre eux. Les connaissances acquises sont utilisées par de nombreux responsables des aménagements communaux. Cette étude originale compare les équipements de places de jeux publiques (parcs, écoles, lieux d’accueil de jour) et privées (« backyard of home ») et s’intéressent aux lésions qui s’y sont produites.

L’étude utilise un système de surveillance des accidents au Canada. Elle prend en compte des enfants de 3 à 11 ans victimes de chutes depuis un équipement de place de jeux soit 39’730 accidents. 84% d’entre eux sont survenus sur une place publique et 16% sur une place privée. Les chutes survenues à domicile avaient une probabilité plus élevée de sévérité et de fracture que celles survenues sur les places publiques. Par exemple dans la catégorie des 3 à 5 ans les chutes de toboggan ont un « odd ratio » de 1.7 pour la sévérité et de  1.47 pour les fractures.

En résumé il y a statistiquement nettement plus d’accidents sur les places de jeux publiques , mais la gravité des lésions survenues sur des places privées est plus élevée. Les auteurs insistent sur le fait que les parents devraient avoir une meilleure connaissance des critères de sécurité utilisés pour la conception des places de jeux, et en particulier des surfaces de sol.

Référence complète:
Playground equipment injuries at home versus those in public settings: differences in severity.
Keays G, Skinner R.
Inj Prev 2012; 18(2): 138-141
Affiliation: Department of Trauma, Montreal Children’s Hospital, Montreal, Quebec, Canada.

Commentaire O. Reinberg:
Dans le Canton de Vaud, sous l’égide de la regrettée Monique Skrivan (celle de Pedibus) existait une conférence qui se réunissait 2 à 3 fois par an, et à laquelle participaient ceux des responsables de parcs et promenades communaux qui s’y intéressaient, ainsi qu’un unique représentant d’une gérance immobilière ainsi que le délégué du BPA. De telles structures sont à encourager pour permettre à chacun de faire évaluer son projet d’implantation de place de jeux et signaler les éventuels problèmes constatés. En outre, les documents mis à disposition par le BPA sur la conception des places de jeux sont d’une grande utilité aussi bien pour les communes que pour les particuliers et les gérances.

Les chiens ne causent pas que des morsures aux enfants

Chaque année environ 4.7 millions d’enfants sont mordus par des chiens aux USA. Beaucoup a été dit, étudié et écrit sur les morsures. Mais les autres lésions résultant de la relation enfant-chien n’ont jamais été étudiées.

Les auteurs ont analysé toutes les admissions dans leur centre d’urgences en rapport avec ces lésions. Les admissions en rapport avec des chiens représentaient 2% des urgences traumatiques, soit 191 enfants de 0 à 20 ans entre 2001 et 2007. Parmi elles 18% différaient des morsures. La majorité (76%) résultait d’un contact direct avec le chien. Dans 12 % des cas, l’enfant est tombé avec l’adulte qui le portait du fait d’un chien, soit qui les avait poussés, soit qui était passé dans les jambes. Des collisions chiens-véhicules divers (vélo, trottinette,..) comptaient également pour 12% des circonstances d’accidents. Les lésions les plus souvent constatées étaient des contusions ou des traumas crâniens, suivi des fractures des extrémités, le fémur étant le plus souvent touché.

Les auteurs concluent que ce vaste groupe de lésions ne devrait plus être ignoré dans l’analyse et la prévention des accidents liés aux chiens.

Référence complète:
« Non-bite dog-related » injuries: an overlooked injury mechanism in the pediatric population.
Juang D, Sippey M, Zuckerbraun N, Rutkoski JD, Gaines BA.

J Trauma 2011; 71(5 Suppl 2): S531-S533.
Affiliation: From the Department of Surgery, Children’s Mercy Hospital, Kansas City, Missouri; Department of Surgery (M.S., J.D.R., B.A.G.), and Department of Emergency Medicine (N.Z.), Children’s Hospital of Pittsburgh of UPMC, Pittsburgh, Pennsylvania.

Les sièges d’enfant pour voiture sont dangereux….en dehors de la voiture !

Il est tentant de sortir le siège d’enfant de la voiture (« dispositif de retenue pour enfant en voiture ») pour y asseoir son enfant. Cette pratique génère des accidents comme l’ont montré les auteurs, en recensant les accidents d’enfants de moins de 1 an entre 2003 et 2007, à partir de la banque de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA (U.S. Consumer Product Safety Commission) (encore une fois !). Cela entraîne des blessures et même des décès. Les accidents résultent de chutes de l’enfant de ou avec son siège posé sur une surface en hauteur ou se retournant sur une surface molle.

Les auteurs rappellent que si les dispositifs de retenue pour enfant en voiture sont indispensables, ils sont destinés à ce seul usage et ne doivent pas être utilisés hors de la voiture comme sièges d’appoint posés sur une surface élevée.

Référence complète :
Hazardous Use of Car Seats Outside the Car in the United States, 2003-2007.
Parikh SN, Wilson L.
Pediatrics 2010; 126(2):352-7
Origine: Division of Orthopaedic Surgery, Department of Pediatrics, Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, Cincinnati, Ohio. USA.

Même les nouveau-nés ont un risque accidentel !

Nouveu-nés: Chutes de l’incubateur à travers les orifices.

Article qui étudie des chutes de nouveau-nés à travers les orifices de manipulation des incubateurs : les systèmes à fermeture de type iris sont les plus à risque de mauvaise fermeture et donc des chutes ont été décrites !

Référence complète: Hazard report. Infants may fall through insecure ports on incubators.
Pas d’auteurs cités.
Health Devices. 2010 Jan;39(1):25

Accidents d’enfants liés aux baignoires et aux douches aux USA

Cet article recense les accidents autres que les noyades liés aux baignoires et aux douches aux USA de 1990 à 2007 chez les enfants de moins de 18 ans. Il utilise pour cela l’énorme banque de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA (U.S. Consumer Product Safety Commission). Le nombre concerné est énorme : 791 200 cas soit 43 600 cas/an. Les plus exposés sont les enfants de moins de 4 ans (54% des accidents). Les lésions sont essentiellement des plaies, résultant de glissades ou de chutes, concernant la face et le cou. Le bain (71% des accidents) est nettement plus dangereux que la douche.

La prévention de base, outre la surveillance consiste donc à équiper les baignoires et douches de tapis anti-glisse.

Référence complète :
Injuries associated with bathtubs and showers among children in the United States.
Mao SJ, McKenzie LB, Xiang H, Smith GA.
Pediatrics 2009 ; 124(2) : 541-547
Origine : The Ohio State University College of Medicine, Columbus, Ohio, USA.