Rupture laryngée consécutive au déploiment d’un airbag

Les dangers liés au gonflement explosif des airbags sur des enfants ont été souvent rapportés : cécités liées à des chocs occipitaux, lésions mineures de la tête et des bras liées aux airbags latéraux (Lu pour vous, Paediatrica 2008 ;19(4)). Cet article rapporte un cas dramatique de décès chez une fillette de 7 ans survenu à basse vitesse (38 km/h) alors qu’elle était passagère avant d’un monospace lors d’une collision frontale avec un véhicule similaire. Malgré la réanimation initiale l’enfant est décédée et ce n’est qu’à l’autopsie que la rupture trachéale a été constatée. Elle n’avait qu’une minime abrasion cervicale ne permettant pas de soupçonner la gravité de la lésion sous-jacente. Le traumatisme ne résulte pas de la collision, mais clairement du déploiement de l’airbag.

Commentaire O. Reinberg : Si les airbags sont un important élément de sécurité dans les voitures, nous savons qu’ils doivent impérativement être désactivés lors d’installations à l’avant des véhicules de petits enfants dans un siège approprié « dos vers l’avant ». A ce sujet, on déplore toujours que de nombreux véhicules vendus en Europe ne soient toujours pas équipés de boutons de désactivation aisément accessibles, alors que les mêmes modèles vendus sur le marché nord américain en sont équipés depuis longtemps. Ce cas pose la question non résolue, de savoir jusqu’à quel âge doit-on désactiver ces airbags.

Référence complète :
Laryngotracheal disruption in a child following airbag deployment.
Murphy A, Seigne P, O’Sullivan I, Cusack S.
Emerg. Med. J. 2010; 27(5): 404-5.
Affiliation: Department of Emergency Medicine, Cork University Hospital, Cork, Ireland.

Comportement des adultes qui accompagnent des enfants à l’école

Etude originale dont le but est d’observer le comportement de 140 adultes accompagnant des enfants âgés de 4 à 9 ans sur le chemin de l’école dans une zone résidentielle britannique.

Les observateurs ont pris position à des intersections équipées de feux tricolores, sur des itinéraires à vitesse réduite à l’approche des écoles (concept du corridor scolaire, malheureusement pas encore développé en Suisse), à des passages piétons matérialisés et ont noté les comportements : arrêt avant de traverser, respect de la signalisation, regarder des 2 côtés avant de traverser, tenir l’enfant par la main pour traverser, traverser à angle droit.

Globalement les adultes ont un comportement sécuritaire devant les enfants, mais les adultes se comportent « mieux » en présence de filles que de garçons. Il n’y a pas de différence selon les classes d’âge. Les comportements les plus inappropriés ont lieu lors de traversées à des intersections équipées de feux tricolores, par défaut de respect de ceux-ci. A l’inverse les comportements adéquats sont imités : lorsque l’adulte s’arrête et regarde des 2 côtés l’enfant le fait aussi, lorsque l’adulte pèse sur le bouton pour enclencher le feu du passage piéton, l’enfant le fait aussi.

Commentaire O. Reinberg : Le coping (imitation) est très important dans les processus d’apprentissage des comportements des enfants et on est en droit de penser que nous ne sommes pas toujours des modèles imitables. Cette étude est (partiellement) rassurante. Toutefois elle est britannique et les comportements dans la circulation varient considérablement d’un pays à l’autre aussi bien comme piéton que comme conducteur. Une telle étude serait la bienvenue en Suisse pour orienter les messages de prévention.

Référence complète :
Adult pedestrian behavior when accompanying children on the route to school.
Pfeffer K, Fagbemi HP, Stennet S.
Traffic Injury Prev. 2010; 11(2): 188-93
Affiliation: School of Psychology, University of Lincoln, Lincoln, UK.

Accidents d’enfants liés à l’usage des tondeuses à gazon

Cet article étudie des cas de lésions d’enfant (0 à 9 ans) résultant de l’usage des tondeuses à gazon, observés aux USA sur une période de 7 ans (2002-2008). 1893 cas ont été recensés, soit une moyenne annuelle de 270 cas/an (!). La plupart des accidents surviennent au domicile de l’enfant. Les lésions constatées vont de la contusion à l’amputation. Le taux d’amputation est très élevé et représente 23% des lésions. La plupart concernent les pieds et les orteils, parfois des doigts, mais des amputations de membres sont rapportées (comme nous en avons connues plusieurs à Lausanne, [OR]).

Les circonstances d’accidents les plus fréquents se rencontrent lorsque l’enfant est seul sur la tondeuse ou chute de la tondeuse conduite par un adulte.

Les auteurs voient un progrès épidémiologique, puisque dans le précédent rapport de 1999, 800 cas/ an étaient recensés. Ils insistent sur la gravité des lésions et recommandent que bien que relativement peu nombreux, ces accidents fassent l’objet d’une prévention accrue. Les recommandations de American Association of Pediatrics (AAP,2009) et de l’U.S. Consumer Product Safety Commission (CPSC, 1986,1999,2006) sont de ne jamais utiliser ces engins à proximité d’enfants (qui ne doivent simplement pas être présents dans le jardin), ni de les autoriser à les utiliser seuls, ni de les prendre avec soi comme passager.

Commentaire O. Reinberg : Cette étude US ne le précise pas, mais il est probable qu’elle concerne une majorité de tracteurs-tondeuses, plutôt que des tondeuses à moteurs auto-tractées. Il est vraisemblable qu’en Suisse ces dernières soient plus nombreuses, mais les ventes des tracteurs-tondeuses sont en augmentation. Sont également apparues les tondeuses autonomes automatiques, dont la dangerosité pour les enfants n’a pas encore été évaluée. Pour ces raisons, il nous semble que les recommandations de l’AAP et de la CPSC doivent être également appliquées en Suisse.

Référence complète:
Pediatric injuries incurred by being run over by a riding lawn mower: United States, 2002-2008.
Hammig B, Jones C.
Int J Inj Control Safe Promot 2010; 17:3, 205-207
Affiliation: Department of Health, Kinesiology, Recreation, and Dance, University of Arkansas, Fayetteville, AR ,USA

Epidémiologie des accidents d’enfants lors de périodes de vacances aux USA

Cette étude recense les accidents survenus pendant les vacances chez des enfants de 0 à 19 ans entre 1997 et 2006, soit plus de 5 millions d’accidents d’enfants ! L’étude a été rendue possible par la banque de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA (U.S. Consumer Product Safety Commission) (une fois de plus !).

L’étude recense les fêtes les plus à risque, ce qui a peu d’implication pour nous en Europe. Par contre elle met en évidence la sur-représentation des enfants de moins de 5 ans par rapport aux autres classes d’âge, alors que les mécanismes impliquent en premier lieu le sport et les activités de plein air. Les auteurs insistent également sur les accidents liés aux aménagements domestiques et au mobilier. Curieusement les feux d’artifice du 4 Juillet (Fête nationale US), ne font proportionnellement que peu de victimes (2.9%).

Les auteurs concluent que les vacances ne créent pas de lésions spécifiques mais sont génératrices de traumatismes en général comme tout autre jour de l’année.

Référence complète :
Epidemiology of Pediatric Holiday-related Injuries Presenting to US Emergency Departments.
D’Ippolito A, Collins CL, Comstock RD
Pediatrics 2010; 125(5):931-7
Origine : Research Institute at Nationwide Children’s Hospital, Center for Injury Research and Policy, Columbus, Ohio, USA

Toujours les feux de plein air et les barbecues !

Le premier article (A) compare des accidents survenus en rapport avec des feux lors d’activités de loisirs, comparant adultes et enfants. Les enfants représentent 40% du collectif de 329 patients en 8 ans.

La première cause d’accidents, aussi bien chez les adultes que les enfants est une chute dans un feu de plein air. La seconde est liée aux barbecues, lors de l’usage d’un produit pour réactiver le feu. Les mains puis le reste du membre supérieur sont les parties du corps le plus souvent atteintes.

Les auteurs concluent qu’une meilleure information devrait être faite sur les dangers potentiels des feux de plein air et du mode d’allumage des barbecues (hors de la présence des enfants !).

Dans le second article (B), il est question des feux de camps sur la plage. Les auteurs analysent un collectif local de 241 patients entre 1999 et 2007. Ils observent deux populations très distinctes, l’une d’enfants de 2 à 9 ans et l’autre d’adultes au-dessus de 19 ans. Si la cause de la majorité (60%) des brûlures adultes est liée à la conjonction feux de camp + consommation d’alcool, beaucoup d’enfants ont marché dans le feu sur la plage.

Les auteurs recommandent que les feux sur la plage ne soient pas libres mais que des emplacements spéciaux leur soient attribués avec une protection matérialisée autour du feu pour éviter que les enfants marchent dedans ainsi qu’un endroit pour entreposer les braises de charbon de bois.

Référence complète A:
Outdoor recreational fires: a review of 329 adult and pediatric patients.

Neaman KC, Do VH, Olenzek EK, Baca M, Ford RD, Wilcox RM.
J Burn Care Res. 2010;31(6):926-30.
Origine : Grand Rapids Medical Education and Research Center, Michigan State University General Surgery Residency, Grand Rapids, Michigan, USA.

Sur les barbecues on peut lire aussi:
Banger, burgers, and burns: a 10-year review of barbecue burns in South Wales.
Pellard S, Camp D, Potokar TS.
Burns 2006;32:913–5.
Adult burns injuries due to domestic barbecues in New South Wales.
Khalessi A, Maitz P, Haertsch P, Kennedy P.
Burns 2008;34:1002–5

Facteurs associés aux risques de jeux de plage chez l’enfant

Un article de saison qui recense les risques liés aux jeux sur la plage à partir d’une étude de petite envergure par l’échantillon, mais pas inintéressante.
Les lésions les plus fréquentes sont des plaies et des lésions musculo squelettiques. Les facteurs environnementaux qui favorisent ces accidents sont une eau agitée (vagues), un temps nuageux, un groupe de plus de 3 enfants, l’utilisation d’engins de plage (planches, canots, kayaks).
Ces informations sont utiles pour une prévention ciblée auprès des parents.

Référence complète :
Independent Risk Factors for Beach-Related Injuries in Children.
Petronis KA, Welch JC, Pruitt CW.
Clin Pediatr 2009; 48(5): 534-538.
Origine: Department of Pediatric Emergency Medicine, Children’s Hospital of the King’s Daughters, Norfolk, Virginia, USA.