Accidents de caddies aux Etats-Unis

Le but de cette étude est de revoir les accidents de caddies dans les magasins aux USA entre 2002 et 2006. L’étude est faite par le Conseil national de sécurité des USA (U.S. National Safety Council). Elle distingue 3 groupes d’âge (<5 ans, 5-9 ans, et 10-14 ans) et de race (blancs, noirs, autres). Elle rencense plus de 114’000 accidents.

Le risque de tels accidents est de 37.8 accidents par 100’000 personnes par an, et ne diffère pas en fonction du sexe ou de la race. Par contre le risque est nettement plus élevé dans la catégorie des moins de 5 ans (97.8/100’00/an). Ceci pourrait venir du fait que les petits enfants passent plus de temps dans le caddy que les grands. Les accidents sont liés à l’escalade du chariot ou l’instabilité des sièges.

Les auteurs demandent plus de mise en garde et de définir plus de standards de sécurité pour modifier le design de ces engins. Parmi ceux-ci la pose de ceinture de maintien dans le siège serait très utile. Malheureusement les auteurs constatent que lorsque de telles ceintures existent elles ne sont pas utilisées. Dans les commentaires les auteurs ajoutent encore que ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, le nombre de ces lésions ayant certainement été sous estimée par la non déclaration de beaucoup d’entre elles.

Référence complète : The incidence of shopping cart-related injuries in the United States, 2002-2006.Wright JW, Griffin R, Maclennan PA, Rue LW, McGwin G. Accid Anal Prev 2008; 40(3): 1253-6. Origine: Center for Injury Sciences at UAB, University of Alabama at Birmingham, Birmingham, AL, USA

Analyse de 347 accidents dans les garderies

Il existe toujours un certain degré d’angoisse pour les parents à confier leur enfants. C’est pourquoi l’équipe de Graz, en Autriche a cherché à analyser les lésions survenues dans les garderies et jardins d’enfants sur une période de 22 mois. Parmis 21’582 traumatismes pédiatriques, seuls 347 concernaient les garderies et jardins d’enfants. La moitié des accidents surviennent en extérieur, alors que la majorité du temps de présence se fait en intérieur. Les garçons sont plus souvent concernés que les filles (3 :2). Il existe un rythme des accidents, avec les enfants plus souvent accidentés lors des 2 premiers mois de fréquentation de la structure d’accueil (septembre et octobre), durant les 3 premiers jours de la semaine (lundi à mercredi) et dans les heures qui encadrent le repas (11 :00-14 :00 h).
Un quart (24%) des accidents ont été jugés comme sérieux (fractures, plaies, trauma craniens). Les lésions survenues en extérieur sont globalement plus graves que dedans.
Les chutes sont la première cause de traumatisme avec les collisions (28%).
Beaucoup de parents continuent à penser que l’accident est une fatalité imprévisible (47%), tandis que 18% pensent qu’avec une meilleure supervision l’accident n’aurait pas eu lieu.
En conclusion, cette étude montre que si les accidents de garderie ne sont pas trop nombreux, ils peuvent générer des lésions graves. Les auteurs insistent sur la necessité de programme de formation des responsables de structures d’accueil.

Référence complète :
Analysis of 347 kindergarten-related injuries.
Eberl R, Schalamon J, Singer G, Ainoedhofer H, Petnehazy T, Hoellwarth ME.
Eur J Pediatr 2008, e.pub, sous presse
Origine: Affiliation: Department of Pediatric

Comment traverser la route en sécurité

Effet du rôle de l’attention de l’enfant et des distractions possibles lors du choix du meilleur endroit pour traverser.

La gestion du trafic nécessite une capacité à concentrer son attention et à ignorer les stimuli perturbateurs. Le but de cette étude est de tester ces capacités sur 88 enfants âgés de 6 à 11 ans. L’étude est faite à l’aide de simulations sur ordinateur. Les mesures d’attention utilisent le test « Test of Everyday Attention »,  version adulte et enfant.

Résultats: Sans surprise, la capacité d’attention augmente avec l’âge. Une identification correcte du meilleur site pour traverser en sécurité (à l’opposé les sites les plus dangereux) et directement corrélée à la capacité d’attention sélective. La capacité de distraction est importante pour les enfants alors qu’elle ne joue pas de rôle chez les grands.

Les programmes de prévention et leur contenu devraient inclure ces données.

Référence complète :
Finding a safe place to cross the road: the effect of distractors and the role of attention in children’s identification of safe and dangerous road-crossing sites.
Tabibi Z, Pfeffer K. Infant Child Dev 2007; 16(2): 193-206.
Origine: Department of Psychology, University of Lincoln, Lincoln, UK.

Fractures de la colonne cervicale provoquées par des ceintures 3 points

Le premier article rapporte un cas de fracture de la colonne cervicale chez une enfant de 5 ans, provoquée par une ceinture 3 points de type adulte. Collision contre un stand de journaux à 50 km/h. La déflexion sur la ceinture a provoqué une lésion de la colonne cervicale supérieure lors d’une collision avec des troubles neurologiques dans les membres supérieurs.
Le second article rapporte un polytraumatisme très grave entraînant le décès d’un enfant de 7 ans, toujours pour usage d’une ceinture 3 points de type adulte. A nouveau, une décélération brutale sur la ceinture mal positionnée sur le cou a provoqué une dislocation atlanto-occipitale (crâne détaché de la colonne cervicale = lésion mortelle), une lésion thoracique majeure avec rupture d’une des branches de l’aorte (artère carotide commune droite = lésion mortelle) et une dislocation de l’épaule.
Dans le premier article, l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) en profite pour rappeler qu’un enfant ne doit pas être attaché par une ceinture 3 points tant que la sangle oblique ne peut se positionner sur la clavicule et passer devant le thorax.

Commentaire O Reinberg :

Un fois de plus ce n’est pas l’âge qui est un critère du choix de l’installation d’un enfant comme malheureusement trop souvent utilisé, mais bien la taille de celui-ci. Il est plus important d’enseigner les règles de sécurité sur le maintien et la position des points d’appui que d’attribuer une classe d’âge à un dispositif de retenue.

Référence complète 1:
Pediatric cervical spine fracture caused by an adult 3-point seatbelt.
Deutsch RJ, Badawy MK. Pediatr Emerg Care 2008; 24(2): 105-8.
Origine: Division of Pediatric Emergency Medicine, University of Rochester Medical Center, Rochester, NY, USA.

Référence complète 2:
Misuse of an adult seat belt in a 7-year-old child: a source of dramatic injuries and a plea for booster seat use.
Kortchinsky T, Meyer P, Blanot S, Orliaguet G, Puget S, Carli P.
Pediatr Emerg Care 2008; 24(3): 161-3. Origine: Department of Pediatric Anesthesiology and Neuro Critical Care, Hopital Necker Enfants Malades, Faculte de Medecine Descartes-Paris 5, Paris, France.

Capacité de jugement et comportement des petits enfants dans les traversées de routes

Etude utilisant des données sur des simulations de traversées de routes, une série de tests de performance et un questionnaire aux parents sur la perception des risques ressentis en traversant la route. On fait prendre à des enfants âgés de 6 à 10 ans, des options de décisions lors de traversées de route sur un simulateur dont on peu faire varier des paramètres comme la vitesse des véhicules, l’intervalle entre deux véhicules, etc..
La performance est évaluée en utilisant des tests de perception, cognitifs, d’attention et de mode de décision.
Les parents sont interrogés sur l’activité physique de leurs enfants, leur connaissance de la circulation et le mode d’éducation à la circulation dont ils ont bénéficié.
Les résultats suggèrent que les enfants basent principalement leur décision de traverser sur la distance entre les véhicules (indépendamment de leur vitesse). Les petits enfants (6 à 7 ans) commettent 12 fois plus d’erreurs dans leur décision de traverser que les enfants plus âgés (8 à 10 ans). Il n’y a pas de différence liée au sexe. Les facteurs impliqués dans ces moins bons choix sont entre autres, une moins bonne perception et une moins bonne attention.
Cette étude permet de définir un nouveau moyen d’identifier les groupes à risque sans danger pour les enfants eux même du fait de la méthodologie.

Référence complète:
The impacts of functional performance, behaviour and traffic exposure on road-crossing judgements of young children. Oxley JA, Congiu M, Whelan M, D’Elia A, Charlton J. Annu Proc Assoc Adv Automot Med 2007; 51: 81-96.
Origine: Accident Research Centre, Monash University, Clayton, Australia.

Risques liés au déploiement des airs bags latéraux chez l’enfant

Il existe encore peu de données sur les effets du déploiement des airbags latéraux sur les enfants. Des études tests ont été faites, mais leur corrélation avec les crashs réels manque.

Tel est le but de cette étude à partir de données collectées aux USA par le groupe d’études de sécurité des enfants passagers d’automobiles. L’étude concerne un collectif de 348 passagers de 0 à 15 ans victimes de collisions, représentant une population de 6′600 enfants entre le 1.1.2005 et le 31.12.2006. Ainsi, 27 enfants pour 1000 ont été confrontés au déploiement d’un airbag latéral. 75% d’entre eux étaient assis à l’arrière et 83% ont été protégés par un airbag latéral pour la tête. 65% d’entre eux avaient moins de 9 ans. 10.6 % d’entre eux ont eu des lésions dont la plupart étaient mineures et concernaient la tête ou les bras. Aucune n’a mis la vie en danger.

Cette étude confirme l’efficacité des recherches de l’industrie automobile et des réglementations pour assurer la protection des passagers, y compris pédiatriques. En particulier il ne semble pas qu’un enfant assis près d’un airbag latéral court un danger du fait de la présence de ce dispositif.

Référence complète :
The exposure of children to deploying side air bags: An initial field assessment. Arbogast KB, Kallan MJ. Annu Proc Assoc Adv Automot Med 2007; 51: 245-259.Origine: Center for Injury Research and Prevention, The Children’s Hospital of Philadelphia; Division of Pediatric Emergency Medicine, Department of Pediatrics, University of Pennsylvania. USA.