Accidents d’enfants liés à l’usage des tondeuses à gazon

Cet article étudie des cas de lésions d’enfant (0 à 9 ans) résultant de l’usage des tondeuses à gazon, observés aux USA sur une période de 7 ans (2002-2008). 1893 cas ont été recensés, soit une moyenne annuelle de 270 cas/an (!). La plupart des accidents surviennent au domicile de l’enfant. Les lésions constatées vont de la contusion à l’amputation. Le taux d’amputation est très élevé et représente 23% des lésions. La plupart concernent les pieds et les orteils, parfois des doigts, mais des amputations de membres sont rapportées (comme nous en avons connues plusieurs à Lausanne, [OR]).

Les circonstances d’accidents les plus fréquents se rencontrent lorsque l’enfant est seul sur la tondeuse ou chute de la tondeuse conduite par un adulte.

Les auteurs voient un progrès épidémiologique, puisque dans le précédent rapport de 1999, 800 cas/ an étaient recensés. Ils insistent sur la gravité des lésions et recommandent que bien que relativement peu nombreux, ces accidents fassent l’objet d’une prévention accrue. Les recommandations de American Association of Pediatrics (AAP,2009) et de l’U.S. Consumer Product Safety Commission (CPSC, 1986,1999,2006) sont de ne jamais utiliser ces engins à proximité d’enfants (qui ne doivent simplement pas être présents dans le jardin), ni de les autoriser à les utiliser seuls, ni de les prendre avec soi comme passager.

Commentaire O. Reinberg : Cette étude US ne le précise pas, mais il est probable qu’elle concerne une majorité de tracteurs-tondeuses, plutôt que des tondeuses à moteurs auto-tractées. Il est vraisemblable qu’en Suisse ces dernières soient plus nombreuses, mais les ventes des tracteurs-tondeuses sont en augmentation. Sont également apparues les tondeuses autonomes automatiques, dont la dangerosité pour les enfants n’a pas encore été évaluée. Pour ces raisons, il nous semble que les recommandations de l’AAP et de la CPSC doivent être également appliquées en Suisse.

Référence complète:
Pediatric injuries incurred by being run over by a riding lawn mower: United States, 2002-2008.
Hammig B, Jones C.
Int J Inj Control Safe Promot 2010; 17:3, 205-207
Affiliation: Department of Health, Kinesiology, Recreation, and Dance, University of Arkansas, Fayetteville, AR ,USA

Epidémiologie des accidents d’enfants lors de périodes de vacances aux USA

Cette étude recense les accidents survenus pendant les vacances chez des enfants de 0 à 19 ans entre 1997 et 2006, soit plus de 5 millions d’accidents d’enfants ! L’étude a été rendue possible par la banque de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA (U.S. Consumer Product Safety Commission) (une fois de plus !).

L’étude recense les fêtes les plus à risque, ce qui a peu d’implication pour nous en Europe. Par contre elle met en évidence la sur-représentation des enfants de moins de 5 ans par rapport aux autres classes d’âge, alors que les mécanismes impliquent en premier lieu le sport et les activités de plein air. Les auteurs insistent également sur les accidents liés aux aménagements domestiques et au mobilier. Curieusement les feux d’artifice du 4 Juillet (Fête nationale US), ne font proportionnellement que peu de victimes (2.9%).

Les auteurs concluent que les vacances ne créent pas de lésions spécifiques mais sont génératrices de traumatismes en général comme tout autre jour de l’année.

Référence complète :
Epidemiology of Pediatric Holiday-related Injuries Presenting to US Emergency Departments.
D’Ippolito A, Collins CL, Comstock RD
Pediatrics 2010; 125(5):931-7
Origine : Research Institute at Nationwide Children’s Hospital, Center for Injury Research and Policy, Columbus, Ohio, USA

Multiples piqûres d’hyménoptères

Les auteurs rapportent les cas de 6 enfants victimes de multiples piqûres d’hyménoptères ayant entrainé un décès 13 heures après les piqûres. Des frelons étaient en cause dans ce cas. Pour les autres cas documentés, 6 à 7 piqûres ont suffi pour avoir des conséquences graves.

Les piqûres multiples d’hyménoptères entraînent une rhabdomyolyse, une élévation des enzymes hépatiques, des anomalies de la coagulation, une atteinte rénale (syndrome néphrotique) et parfois le décès de l’enfant. Le délai entre les piqûres multiples et l’atteinte rénale peut  être de plusieurs jours.

Les auteurs recommandent de ne pas minimiser ces piqûres, de les investiguer et de suivre les enfants plusieurs jours.

Référence complète :
Multiple hymenoptera stings in children: clinical and laboratory manifestations.
Broides A, Maimon MS, Landau D, Press J, Lifshitz M.
Eur J Pediatr 2010; 169(10):1227-31
Origine: Pediatric Emergency Department, Soroka University Medical Center and the Faculty of Health Sciences, Ben-Gurion University, Beer-Sheva, Israel.

Toujours les feux de plein air et les barbecues !

Le premier article (A) compare des accidents survenus en rapport avec des feux lors d’activités de loisirs, comparant adultes et enfants. Les enfants représentent 40% du collectif de 329 patients en 8 ans.

La première cause d’accidents, aussi bien chez les adultes que les enfants est une chute dans un feu de plein air. La seconde est liée aux barbecues, lors de l’usage d’un produit pour réactiver le feu. Les mains puis le reste du membre supérieur sont les parties du corps le plus souvent atteintes.

Les auteurs concluent qu’une meilleure information devrait être faite sur les dangers potentiels des feux de plein air et du mode d’allumage des barbecues (hors de la présence des enfants !).

Dans le second article (B), il est question des feux de camps sur la plage. Les auteurs analysent un collectif local de 241 patients entre 1999 et 2007. Ils observent deux populations très distinctes, l’une d’enfants de 2 à 9 ans et l’autre d’adultes au-dessus de 19 ans. Si la cause de la majorité (60%) des brûlures adultes est liée à la conjonction feux de camp + consommation d’alcool, beaucoup d’enfants ont marché dans le feu sur la plage.

Les auteurs recommandent que les feux sur la plage ne soient pas libres mais que des emplacements spéciaux leur soient attribués avec une protection matérialisée autour du feu pour éviter que les enfants marchent dedans ainsi qu’un endroit pour entreposer les braises de charbon de bois.

Référence complète A:
Outdoor recreational fires: a review of 329 adult and pediatric patients.

Neaman KC, Do VH, Olenzek EK, Baca M, Ford RD, Wilcox RM.
J Burn Care Res. 2010;31(6):926-30.
Origine : Grand Rapids Medical Education and Research Center, Michigan State University General Surgery Residency, Grand Rapids, Michigan, USA.

Sur les barbecues on peut lire aussi:
Banger, burgers, and burns: a 10-year review of barbecue burns in South Wales.
Pellard S, Camp D, Potokar TS.
Burns 2006;32:913–5.
Adult burns injuries due to domestic barbecues in New South Wales.
Khalessi A, Maitz P, Haertsch P, Kennedy P.
Burns 2008;34:1002–5

Attention aux noyaux d’abricots!

Encore un article qui attire l’attention du risque d’intoxication au cyanure par ingestion des noyaux d’abricots que les enfants cassent et dont ils dégustent les amandes.

Les auteurs rapportent 13 intoxications d’enfants en 4 ans avec plusieurs cas sévères nécessitant 4 fois une ventilation assistée, ainsi que des hypotensions (2), des comas (2) et des convulsions (1). Six patients ont présenté une hyperglycémie se résolvant spontanément mais 3 ont nécessité de l’insuline pour quelques heures.

Une intoxication à connaître.

Référence complète : Cyanide poisoning caused by ingestion of apricot seeds.
Akyildiz BN, Kurtoğlu S, Kondolot M, Tunç A.
Ann Trop Paediatr. 2010; 30(1):39-43.
Origine: Department of Pediatric Intensive Care, Faculty of Medicine, Erciyes University, Kayseri, Turkey.

Même les nouveau-nés ont un risque accidentel !

Nouveu-nés: Chutes de l’incubateur à travers les orifices.

Article qui étudie des chutes de nouveau-nés à travers les orifices de manipulation des incubateurs : les systèmes à fermeture de type iris sont les plus à risque de mauvaise fermeture et donc des chutes ont été décrites !

Référence complète: Hazard report. Infants may fall through insecure ports on incubators.
Pas d’auteurs cités.
Health Devices. 2010 Jan;39(1):25