Comportement des enfants lors d’agressions canines

Le but de cette étude est d’étudier le comportement des enfants de moins de 18 ans agressés par des chiens. L’étude porte sur 11 enfants dont 31% avaient moins de 5 ans. Les principales causes de morsure des petits enfants (44%) avaient rapport avec la nourriture ou des actions mineures (caresser, parler au chien, prendre dans ses bras, enlacer), tandis que les plus grands en rapport avec des conflits territoriaux (23%). De même lorsque le chien est connu de l’enfant 42% des accidents surviennent en rapport avec la nourriture, tandis que si le chien est inconnu, le confit territorial représente 53% des morsures. L’analyse du comportement des chiens par les vétérinaires consultés relève 77% de chiens anxieux. En outre 50% d’entre eux souffraient d’une pathologie (médicale ou blessure). 66% des chiens n’avaient jamais mordu un enfant et 19% n’avaient jamais mordu un humain. 93% étaient stérilisés. 66% d’entre eux avaient suivi des cours d’éducation canine avec leurs maîtres.Conclusion: La plupart des enfants sont mordu par un chien sans antécédent de morsure. Il y a un taux élevé de morsure liée à l’anxiété du chien ou à un sentiment d’agression. L’efficacité des mesures de prévention (castration et cours d’éducation) n’ont pas l’efficacité attendue.

Référence complète: Behavioral assessment of child-directed canine aggression. Reisner IR, Shofer FS, Nance ML. Inj Prev 2007; 13(5): 348-51. Origine: Department of Clinical Studies, School of Veterinary Medicine, University of Pennsylvania, Philadelphia, PA, USA.

Accidents d’ascenseurs chez l’enfant

Etude rétrospective de 1990 à 2004 portant sur 29’030 accidents d’enfants sur tout le territoire des USA utilisant la base de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA.
L’âge moyen était de 8.1 ans et le garçons sont légèrement plus concernés que les filles (53.3%). Le risque calculé est de 2.5 accidents pour 100’000 habitants.
Le risque calculé pour les petits enfants (0 à 4 ans) est de 4.2 pour 100’000 soit nettement plus élevé que chez les enfants plus âgés qui est de 1.9 pour 100’000.
Le processus le plus fréquent d’accident est lié à la fermeture des portes sur une partie du corps. La région la plus touchée est le membre supérieur avec des délabrements graves.
Les auteurs recommandent que les petits enfants soient très surveillés lors de l’utilisation d’ascenseur.

Note O. Reinberg:

Un travail analogue avait été réalisé à Genève par A. Vunda et Coll. de la Clinique chirurgicale pédiatrique des HCUG en 1997.
Ils rapportaient 11 cas sévères de mars 1991 à mars 1997. Tous les accidents avaient eu lieu dans des ascenseurs anciens sans porte intérieure. Parmi les lésions on recensait 4 amputations. Deux enfants avaient des lésions résultant de strangulations par écharpes prises entre la cage et l’ascenseur, l’un restant avec des séquelles neurologiques graves et l’autre étant décédé.
A Lausanne, nous avions recensé 67 cas du 1.1.1990 au 31.12.2000, avec un pic entre 2 et 4 ans. Les lésions comprenaient 3 délabrements majeurs avec de séquelles graves et une amputation. Par la suite nous avons également été confrontés à une strangulation.

Outre le mécanisme de strangulation par partie de vêtement, nous avions beaucoup de lésions vasculaires des artères de la jambe, l’enfant jouant à frotter la pointe de la chaussure sur le mur qui défile et qui soudait fat une hyper-extension, lésant le paquet vasculo-nerveux situé derrière le genou.
Nos propositions alors étaient de supprimer les portes vitrées des ascenseurs, de limiter l’espace entre la sol de l’ascenseur et la cage, ou beaucoup mieux, d’équiper tous les ascenseurs de portes intérieures.
Les Français, les Genevois et bien d’autres ont du s’adapter a des mesures de sécurité contraignantes et modifier les installations anciennes en posant des portes intérieures dans les ascenseurs, malgré le coût que cela représente. Dans le canton de Vaud, il n’y a pas à notre connaissance une telle obligation de modification des installations anciennes. Cependant, nous avions été sollicités par la Société Vaudoise des Régisseurs pour faire une conférence sur ce sujet le 1.11.2001 (probablement à la suite de l’accident dont la presse avait paré à l’époque) témoignant sans doute de leur préoccupation pour ce problème qui engage leur responsabilité.

Référence complète:
Elevator-Related Injuries to Children in the United States, 1990 Through 2004. O’Neil J, Steele GK, Huisingh C, Smith GA. Clin Pediatr 2007;46(7):619-25 Origine : Department of Pediatrics, Indiana University School of Medicine, Indianapolis, Indiana, USA

Risque d’intoxication par des champignons trouvés dans les jardins privés

Etude rétrospective par le Centre anti-poison de Pittsburgh, PA, USA chez des enfants de moins de 6 ans qui ont ingéré des champignons cueillis dans leur jardin. Le problème concerne 322 enfants de 2000 à 2003. L’âge moyen est de 2.1 ans.
Chez 256 enfants (79.5%) il n’y a eu aucun effet, chez 26 (8.1%) un effet mineur, et chez 31 (9.6%) un effet jugé non dangereux et ne nécessitant pas de traitement. Les autres cas étaient sans rapport avec l’ingestion elle-même.
Les auteurs concluent que les champignons ramassés par les enfants dans leur jardin ne sont pas dangereux (en Pennsylvanie, note de OR).

Référence complète:
Backyard Mushroom Ingestions. Mrvos R, Swanson-Biearman B, Krenzelok EP. J Emerg Med 2007;33(4):381-383 Origine: Pittsburgh Poison Center, Children’s Hospital of Pittsburgh, Pittsburgh, Pennsylvania.

Analyse épidémiologique prospective des intoxications d’enfants à Oslo

Etude de 175 accidents rapportés en 2 ans concernant des enfants de moins de 15 ans (incidence de 97 pour 100’000)
La cohorte la plus élevée concernait les garçons de 1 an environ (incidence 576 pour 100’000). Chez les enfants de moins de 8 ans, les toxiques les plus souvent ingérés sont les produits pharmaceutiques (39%) et les produits domestiques (32%). Ceci diffère des intoxications des enfants de plus de 8 ans ou l’éthanol (alcool) arrive nettement en premier avec 46% des accidents, puis les produits pharmaceutiques (36%).
Bien qu’il n’y ait pas eu de décès il ne s’agit pas d’accidents mineurs avec 5% d’enfants comateux et 13% de complications.

Référence complète:
Acute child poisonings in Oslo: a 2-year prospective study. Rajka T, Heyerdahl F, Hovda KE, Stiksrud B, Jacobsen D. Acta Paediatr 2007; 96(9): 1355-9.Origine: Department of Paediatric Intensive Care, Ullevaal University Hospital, Oslo, Norway

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Intoxication accidentelle à l’acide borique contenu dans un pesticide domestique.

A propos du décès d’un enfant de 18 mois après ingestion accidentelle d’un pesticide du commerce.

A propos du décès d’un enfant de 18 mois après ingestion accidentelle d’un pesticide du commerce.
L’acide borique était communément utilisé comme désinfectant de surface et figurait dans de nombreuse préparations comme les poudres (talc) pour enfants, les pommades et les produits anti-prurigineux (varicelle). Il a également été utilisé pour irriguer des cavités comme le vagin, le rectum et la plèvre. Cette utilisation a cessé du fait de la toxicité démontrée et les cas de décès sont devenus rares.vCependant l’acide borique et ses dérivés est toujours un composant utilisé à des concentrations élevées dans des produits domestiques comme les produits de nettoyage-désinfectants, les pesticides, et les produits pour protéger le bois. Alors que la majorité des décès liés aux borates concernent surtout des petits enfants, des enfants plus âgés sont également menacés comme le prouve cet article.

Référence complète:
Accidental boric acid poisoning following the ingestion of household pesticide.Hamilton RA, Wolf BC.J Forensic Sci, 2007, 52(3) :706-708Origine: Office of the District Medical Examiner, Fort Myers, FL, USA.

Les tours de berceau sont-ils dangereux?

La publicité assure que les tours de berceau « transforment le couchage de bébé en un cocon confortable et rassurant ». Cependant, de nombreux pédiatres et un organisme comme l’Agence de santé publique du Canada déconseillent vivement leur utilisation pour des raisons de sécurité du nourrisson.
C’est pourquoi BT Thach et coll. ont fait une recherche sur les accidents et incidents possiblement dus à ces accessoires de berceau, dans des bases de données de la Commission de sécurité des produits de consommation des USA.
De 1985 à 2005, sur 21 ans, ont été signalés 27 décès de nourrissons âgés de 1 mois à 2 ans, attribuables à des tours de berceau. La reconstitution de la scène du drame a révélé que la face de l’enfant était appliquée sur la garniture (11 cas), sa tête coincée entre la garniture et un autre objet (13 cas), ou son cou enserré dans la garniture (3 cas). Le décès était donc plus souvent dû à une asphyxie, par respiration dans un espace confiné ou obstruction du nez et de la bouche, qu’à une strangulation.
De 2000 à 2004, sur 5 ans, 22 accidents non mortels ont aussi été rapportés chez des nourrissons de moins 6 mois. Il s’agissait de traumatismes crâniens, de fractures des membres, de contusions … Cependant, la plupart du temps, il n’était pas spécifié si les garnitures étaient bien en place au moment de l’accident.
Les décès et les traumatismes imputables aux tours de berceau sont sûrement sous-estimés par cette recherche, parce que leur déclaration n’est pas obligatoire aux USA.
Pourrait-on les éviter en prenant quelques précautions ? Dans une mise au point sur le couchage et la mort subite du nourrisson, la Task Force de l’American Academy of Pediatrics recommande que les garnitures soient « peu épaisses, fermes, bien attachées, et ne ressemblent pas à des oreillers » (1). Ayant comparé les caractéristiques de 22 tours de berceau vendus au détail, les auteurs estiment que même ceux qui ont une consistance ferme peuvent provoquer l’asphyxie d’un nourrisson. Ils déconseillent donc formellement l’usage de ces accessoires.
Les pédiatres doivent informer les parents des dangers potentiels des tours de berceau. (Traduit par Jean-Marc Retbi)

Référence complète
Deaths and injuries attributed to infant crib bumper pads. Thach BT, Rutherford GW Jr, Harris K. J Pediatr 2007 ; 151 : 271-274. Origine
Washington University Department of Pediatrics, St. Louis, Missouri, USA.