Intoxications accidentelles par cannabis chez le jeune enfant

Une étude est parue dans la revue Pediatrics en septembre 2017. Elle a été réalisée entre 2004 et 2014 dans 24 services hospitaliers d’urgences pédiatriques répartis sur tout le territoire français. Elle concernait les enfants de moins de 6 ans.

Le nombre d’enfants admis dans un service d’urgence pour une intoxication par ingestion de cannabis a augmenté de 133% en 11 ans, passant de 46 cas sur la période 2004-2009 à 183 cas sur la période 2010-2014.

71% des enfants victimes d’intoxication avaient 18 mois ou moins.

72% des intoxications ont eu lieu au domicile des parents.

Au cours des 11 années de l’étude, il apparaît que les conséquences des intoxications par cannabis sont plus sévères (telles que des comas) en raison de l’augmentation du taux de THC dans le cannabis

Aucun décès d’enfant suite à une intoxication par cannabis n’a été relaté

 

Référence:

Etude disponible sur le site de la revue Pediatrics

Claudet I, Mouvier S, Labadie M, Manin C, Michard-Lenoir A-P, Eyer D, et al. Unintentional Cannabis Intoxication in Toddlers. Pediatrics. sept 2017;140(3):e20170017

Chutes des nourrissons : lâchés par un adulte ou tombés du lit, le plus souvent

Les chutes sont une cause majeure de blessures et la 4ème cause de décès des nourrissons avant un an. Chez les plus petits, ces chutes dépendent directement des personnes qui en ont la charge tandis que chez les plus grands, l’acquisition d’une autonomie motrice les rend aptes à rouler, ramper ou déambuler à quatre pattes. Les séries publiées incluent généralement l’ensemble des blessures par chute des enfants de tout âge, sans insister sur la spécificité des blessures des plus petits qui ne sont pas exceptionnelles.

Une étude du centre de traumatologie de l’hôpital pédiatrique de Sydney a recensé les consultations aux urgences des nourrissons de moins d’un an, survenues en 3 ans (2011-2013). Les cas ont été identifiés à partir du registre des urgences générales, du centre de traumatologie et du service de protection de l’enfance.

Sur la période, 916 patients (504 garçons, 412 filles) ont consulté pour une chute, les plus couramment d’un lit ou d’un canapé (27 %), d’un équipement pour nourrissons, siège, landau ou trotteur (21 %), des bras d’une personne qui tenait l’enfant (16 %), plus rarement d’un meuble, ou de la hauteur de l’enfant debout ou d’un escalier (n = 45).

Hospitalisation dans un peu plus de 10 % des cas

Parmi les 916 consultants, 110 (12 %) ont été hospitalisés, souvent les plus jeunes, dont 9 en unité de soins intensifs, 90 (85 %) ont été admis en neurochirurgie en raison d’un traumatisme crânien. La plupart des enfants avaient une fracture du crâne (n = 80, 75,5 %), isolée (n = 49, 46,2 %) ou associée à un saignement intracrânien (31, 29,2 %) ; 10 (9,4 %) avaient un saignement sans fracture. La plupart des fractures (66/80) était localisées à un os pariétal, 8/80 à l’occipital, 1/80 au frontal, 5 avaient des fractures multiples. Les hémorragies avaient une seule localisation (36/41) ou plusieurs : extradurale (19), sous-durale (11), sous arachnoïdienne (8), intracérébrale (4) ; 4 enfants avaient une contusion cérébrale. Les hémorragies extradurales étaient observées indépendamment du mécanisme de chute et les autres saignements étaient plus souvent le fait des nourrissons lâchés par un adulte.

Les autres blessures étaient des fractures des os longs, des contusions des parties molles. Sur les 90 patients admis, 85 ont été suivis seulement en observation, 5 ont subi une intervention pour évacuation d’un hématome (4) ou levée d’une embarrure (1). En moyenne, les enfants admis ont eu 1,3 examen d’imagerie, surtout des scanners. Les traumatismes crâniens cotés sévères représentaient 2 % des cas ; un enfant est décédé. Les autres interventions étaient l’appareillage d’une fracture (4), la réparation d’une plaie faciale (5) ; 20 enfants ont fait l’objet d’un signalement à l’aide sociale.

Selon cette série, les mécanismes des traumatismes les plus fréquents et les plus sévères impliquent les chutes des bras d’un adulte et à partir d’un lit ou d’un canapé.

Pr Jean-Jacques Baudon

 

Références:

Mulligan CS et coll. : Injury from falls in infants under one year. J Pediatr Child Health 2017; 53: 754-760.

Copyright © http://www.jim.fr

Source: Journal international de médecine www.jim.fr, article publié le 31 août 2017

Les accidents liés au trampoline sont plus fréquents chez les enfants au printemps

Une étude parue dans le journal médical néo-zélandais de juin 2016 montre qu’il y a chaque année un pic d’incidence des blessure d’enfants liées au trampoline au début du printemps.

Elle suggère qu’à l’occasion du passage à l’heure d’été, cela pourrait être un moment opportun pour rappeler les règles de sécurité du trampoline aux enfants et aux parents.

 

Référence:
Yule MS, Krishna S, Rahiri J-L, Hill AG. Trampoline-associated injuries are more common in children in spring. New Zealand medical journal. 2016;129(1436):37–43.

Ingestion pédiatrique de détergent à lessive ensaché (dosette hydrosoluble)

Une étude, à partir de cas cliniques, est parue dans le bulletin d’information toxicologique de l’institut national de santé publique du Québec en décembre 2016 sur les accidents chez les enfants suite à l’ingestion de dosettes de lessive hydrosolubles. Elle met en évidence que les personnes les plus vulnérables restent les enfants de moins de 6 ans et insiste sur la nécessité de placer ces dosettes dans un endroit hors de portée des enfants.

 

Référence:

Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l’efficacité du casque à vélo pour les enfants.

Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l’efficacité du casque à vélo pour les enfants.
Deux études simultanées.
La première vient de Virginie, USA. Elle compare les lésions d’enfants de moins de  14 ans, accidentés à vélo, selon qu’ils portaient ou non un casque.
Le groupe « casqué » avait un taux de commotion cérébrale de 19% contre 37% pour le groupe sans casque. En outre il y avait une différence significative dans la fréquence des fractures du crâne (respectivement 3.2 contre 17.4%) et des hémorragies intracrâniennes (respectivement 0 contre 17.4%). Enfin bien que non statistiquement non significatif, les 2 décès (100%) sont survenus dans le groupe sans casque.

La seconde fait le bilan de 25 ans de promotion du port du casque à vélo en Suède. Il en résulte que le nombre de traumatismes crâniens liés aux accidents de vélo en dessous de 15 ans, a diminué de 94% durant la période de surveillance.

Bien entendu ces deux études concluent que le port du casque à vélo est une nécessité.

Note O. Reinberg :
Ces deux articles complètent une longue liste de publications sur ce sujet, dont les conclusions vont toutes dans le même sens. Dès lors on a de la peine à comprendre les arguments du TCS et de Pro Vélo qui se sont opposés au projet du conseil fédéral visant à rendre obligatoire le port du casque cycliste et ont préféré miser sur la responsabilité individuelle des cyclistes, arguant entre autre que l’obligation de porter un casque risquerait d’induire un recul de l’utilisation du vélo. Au moins en ce qui concerne les enfants, il est regrettable que les Chambres fédérales aient rejeté l’introduction d’une telle mesure en 2012. D’autant que tout récemment (août 2013) la compagnie d’assurance Allianz publiait une régression du port du casque à vélo chez les enfants de moins de 14 ans. Leur proportion a baissé de 68% à 63% depuis 2012.

Dans leur demande au gouvernement de la province du Québec de rendre le port du casque obligatoire pour les moins de 18 ans, les pédiatres et chirurgiens pédiatres de l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal avancent les mêmes arguments (réduction de 85% le risque de traumatisme crânien et cérébral grave) et réfutent les arguments de la diminution de l’usage du vélo liée à l’obligation de porter un casque : « Il existe une crainte de la part de certains organismes ou personnes qui font la promotion du cyclisme, à l’effet qu’une loi obligeant le port du casque diminuerait l’utilisation du vélo. Or, les données les plus à jour ne soutiennent aucunement cette crainte. Ainsi, en Alberta et à l’Île-du-Prince-Édouard, il a été démontré que l’utilisation du vélo chez les jeunes n’a pas diminué après l’implantation d’une loi obligeant le port du casque. ».

Références complètes:
1. Pediatric bicycle injury prevention and the effect of helmet use: the West Virginia experience
Bergenstal J, Davis SM, Sikora R, Paulson D, Whiteman C. W. V. Med. J. 2012; 108(3): 78-81.
W V Med J. 2012 May-Jun;108(3):78-81
Affiliation  West Virginia University, Department of Emergency Medicine, USA.
2. Twenty-five years of bicycle helmet promotion for children in Skaraborg District, Sweden
Ekman DS, Ekman R. Int. J. Inj. Control Safe. Promot. 2012; ePub(ePub): ePub.
Int J Inj Contr Saf Promot. 2012;19(3):213-7.
Affiliation : Department of Nursing, Health and Culture, University West, Trollhättan, Sweden.

Association entre obésité et localisation des lésions aux membres inférieurs

Des articles sortent à présent régulièrement sur les risques liés à l’obésité, non seulement du point de vue médical, mais également du point de vue épidémiologique.
Nous avons déjà rapporté ici le risque accru de certaines lésions en particulier crâniennes et thoraciques chez les enfants obèses dans les accidents de la voie publique (Paediatrica 2010 21(4)). Cet article démontre que l’obésité fait courir un risque nettement plus élevé de lésions des membres inférieurs que la population normale.
Les dossiers de 913’178 patients de 2 à 19 ans entre 2007 et 2009 ont été pris en compte. Quels que soient les paramètres étudiés (âge, sexe, ethnie, type d’assurance), les enfants obèses ou en surpoids ont nettement plus de lésions des membres inférieurs que ceux qui ont un poids normal. Ceci n’est pas applicable aux membres supérieurs et on ne peut démontrer aucune sur-représentation dans aucune des cohortes.
Les auteurs concluent que l’augmentation de la masse corporelle fait courir un risque élevé de lésions aux membres inférieurs. Alors que l’on encourage cette population à avoir une activité physique, il y aurait lieu d’en tenir compte dans les stratégies de prévention.

Référence complète :
Associations between childhood obesity and upper and lower extremity injuries
Adams AL, Kessler JI, Deramerian K, Smith N, Black MH, Porter AH, Jacobsen SJ, Koebnick C.
Inj Prev 2012; epub en attente de publication.
Affiliation : Department of Research and Evaluation, Kaiser Permanente Southern California, Pasadena, California, USA.