Accidents d’enfants liés aux baignoires et aux douches aux USA

Cet article recense les accidents autres que les noyades liés aux baignoires et aux douches aux USA de 1990 à 2007 chez les enfants de moins de 18 ans. Il utilise pour cela l’énorme banque de données de la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA (U.S. Consumer Product Safety Commission). Le nombre concerné est énorme : 791 200 cas soit 43 600 cas/an. Les plus exposés sont les enfants de moins de 4 ans (54% des accidents). Les lésions sont essentiellement des plaies, résultant de glissades ou de chutes, concernant la face et le cou. Le bain (71% des accidents) est nettement plus dangereux que la douche.

La prévention de base, outre la surveillance consiste donc à équiper les baignoires et douches de tapis anti-glisse.

Référence complète :
Injuries associated with bathtubs and showers among children in the United States.
Mao SJ, McKenzie LB, Xiang H, Smith GA.
Pediatrics 2009 ; 124(2) : 541-547
Origine : The Ohio State University College of Medicine, Columbus, Ohio, USA.

Spécificité des lésions des enfants passagers obèses dans les accidents de la voie publique

L’augmentation de l’obésité et de la surcharge pondérale fait apparaître une littérature qui s’attache à montrer des particularités de cette population. Des lésions spécifiques dans les collisions ont déjà été décrites chez l’adulte obèse qui diffèrent de la population non obèse.

L’étude porte sur l’ensemble des collisions aux USA entre 1997 et 2006 concernant  9 millions d’enfants dont 20.2 % d’obèses. Dans la tranche d’âges 2 à 5 ans, les obèses ont un risque accru de lésions crâniennes et thoraciques. De 6 à 9 ans ce risque concerne le thorax et les membres inférieurs, puis de 10 à 13 ans le risque de lésions sévères du thorax prédomine, enfin dès 14 ans le risque prédomine aux membres inférieurs tandis que le risque de lésion abdominale ou céphalique se minimise, comme déjà connu chez l’adulte.

Référence complète :
Injury patterns among obese children involved in motor vehicle collisions.
 Haricharan RN, Griffin RL,
Barnhart DC, Harmon CM, McGwin G.
J Pediatr Surg 2009 ; 44(6): 1218-22.
Origine : Dept of Surgery, Division of Pediatric Surgery, University of Alabama at Birmingham, AL, USA.

Sur le même sujet avec des conclusions analogues on peut également lire:
Overweight children : Are they at increased risk for severe injury in motor vehicle collisions?
Zaveri PP, Morris DM, Freishtat RJ, Brown K.
Accid Anal Prev 2009 ; 41 :959–962

Intoxications des enfants par des produits ménagers en Suisse.

Importantes statistiques du centre d’information toxicologique suisse  (« Tox Zentrum ») portant sur 2007 avec 14’192 appels dont 80% concernent des enfants.

Les accidents par intoxication sont fréquents, particulièrement chez les enfants de 1 à 4 ans, mais heureusement le plus souvent peu graves et se résolvent sans complication (50% sans symptômes, 40% avec symptômes légers). Le problème est de déceler dans ce grand nombre d’accidents mineurs, ceux qui peuvent mettre en danger la vie de l’enfant et nécessitent une intervention immédiate (10%). Les auteurs insistent sur la spécificité pédiatrique, tant en ce qui concerne l’épidémiologie que la pharmacocinétique et la toxicité qui diffèrent de celles de l’adulte.

Les produits ménagers le plus souvent en cause sont les détergents, les alcools (éthanol, isopropylalcool), les hydrocarbures, les substances irritantes (décolorant, eau de Javel, détachant). Les détergents le plus souvent en cause sont les produits pour laver le linge et la vaisselle.

Les produits plus rares mais dangereux sont les alcools « toxiques » (méthanol, éthylène glycol = antigels), hydrocarbures (= huiles de lampe, allume feu, benzine) ainsi que les acides et les bases fortes. Les ingestions de piles « boutons » et les aimants posent également des problèmes qui doivent mener à consulter en urgence et souvent doivent être extraits.

Une distinction est à faire par classe d’âge : chez les enfants de moins de 4 ans, sont en cause les plantes (diffenbachia p.ex. dont la sève est un acide), puis les produits ménagers, les médicaments, et les cigarettes. Les ingestions sont accidentelles et les doses faibles. Chez les jeunes de 12 à 16 ans les absorptions sont en général volontaires, malveillantes ou à but suicidaire, donc à des doses nettement plus élevées et concernent des médicaments auxquels s’ajoutent des substances d’abus.

Cet article très complet, outre l’épidémiologie des accidents,  donne les premières mesures à prendre en cas d’ingestion de substance potentiellement toxique.

A lire absolument (mais en allemand).

Référence complète :
Pediatric poisoning, with special reference to household products.
Rauber-Lüthy C, Staubli G.
Ther Umsch 2009; 66(5): 373-8.
Origine: Schweizerisches Toxikologisches Informationszentrum, Zürich.

Mettre le doigt dans la bouche pour réanimer son enfant n’est pas sans danger

Dans les situations d’urgence les proches d’un enfant ont souvent le réflexe de débarrasser l’oropharynx avec le doigt pour en évacuer un éventuel corps étranger. Cette pratique n’est pas sans risque comme le rapporte cet article de médecine légale à propos de 3 cas de décès, tous chez des enfants de moins de 1 an. Les corps étrangers impliqués étaient une bille, un morceau de crayon et un pois chiche. Dans tous les cas, initialement les enfants criaient, donc n’avaient pas encore d’obstruction complète des voies respiratoires. L’introduction du doigt avait poussé le corps étranger trop bas dans les voies respiratoires pour pouvoir être ôté, entraînant le décès de l’enfant.

Référence complète :
Infants choking following blind finger sweep.
Abder-Rahman HA.
J Pediatr (SBP) 2009; 85(3) :273-275
Origine : Forensic Medicine and Pathology Department, Faculty of Medicine, University of Jordan, Amman, Jord

Risques pédiatriques du body-checking en hockey sur glace (revue systématique)

Large méta-analyse retenant 20 articles sur 898, qui remplissaient les critères de qualité d’une telle étude (Downs and Black instruments pour les études non randomisées, Downs 1998). Il en résulte que le risque de lésion est clairement augmenté pour 19/20 études, dans des proportions qui varient d’une étude à l’autre. En outre le nombre de lésions est moindre lorsque le body-checking est interdit.

Les auteurs de l’étude soutiennent les actions qui veulent généraliser des règles spécifiques aux enfants pour la pratique du hockey en particulier en interdisant le body-checking comme cela se fait déjà dans certains sports où l’on adapte les règles de jeu aux enfants en créant des règlements spécifiques et non en adaptant les enfants aux règles des adultes. (Commentaire O. Reinberg)

Référence complète:
A systematic review of the association between body checking and injury in youth ice hockey.

Warsh JM, Constantin SA, Howard A, Macpherson A.
Clin J Sport Med
 2009; 19(2): 134-44.
Origine : School of Kinesiology and Health Science, York University, Toronto, Ontario, Canada.

Dispositifs d’aide aux conducteurs d’engins agricoles pour éviter les accidents d’enfants

La majorité des accidents agricoles a deux causes : le défaut de conscience des risques encourus par les enfants en milieu rural et le problème du défaut de visibilité des enfants autour des machines agricoles. Pour cette dernière les aides électroniques peuvent être utiles. Elles permettent de détecter la présence d’enfants dans les espaces morts autour des machines et des engins tractés par un réseau de capteurs sans fil autour des machines. On peut obtenir un champ de détection éloigné jusqu’à 40 mètres ou proche (2.5 mètres). Cette technologie est peu coûteuse, mais pour être efficace ce système implique en permanence le port de vêtement de détection contenant des transpondeurs inertes. Et c’est probablement là que le problème se pose : acheter et faire porter des vêtements spéciaux aux enfants.

Référence complète: 
Child safety driver assistant system and its acceptance.

Quendler E, Diskus C, Pohl A, Buchegger T,Beranek E, Boxberger J. J Agromed 2009 ; 14(2): 82-9.
Origine : University of Natural Resources and Applied Life Sciences, Vienna, Austria.