Bilan 2019 sur la sécurité des jouets en France

Dans le cadre des contrôles annuels effectués en France sur la sécurité des jouets, il est apparu que 16% des jouets analysés en laboratoire en 2019  étaient potentiellement dangereux.

La principale cause de dangerosité relevée reste la présence de petits éléments dans les jouets destinés aux enfants de moins de trois ans. Les autres causes mentionnées sont l’accessibilité des piles-boutons, l’intensité lumineuse des LED, l’inflammabilité des costumes de déguisement, la présence de substances chimiques « nitrosamines » dans les ballons de baudruche ainsi que la mauvaise qualité microbiologique des jouets à base d’eau.

Pour rappel, il existe une norme internationale ISO 8121 pour la sécurité des jouets qui apparaît sous la codification SN EN-71 en Suisse (EN-71 en Europe)

 

Pour en savoir plus:

Intoxications aux produits ménagers et Covid-19, ça fait tache…

Les agences de santé des pays touchés par le Covid-19 recommandent un effort de nettoyage dans les foyers (où des familles entières sont confinées), et aussi la désinfection des surfaces fréquemment touchées avec les mains. Une publication provenant de l’American Association of Poison Control Centers (réunion des centres antipoison des USA) fait état d’une augmentation importante du nombre d’expositions toxiques à des produits ménagers ou désinfectants déclarées depuis janvier 2020, et surtout depuis le début du mois de mars.

Peut-être cette triste augmentation n’est-elle pas étrangère à des déclarations intempestives qui envisageaient « d’injecter un désinfectant pour nettoyer les poumons » ?

20 % d’expositions toxiques en plus par rapport à l’année dernière

Comparées aux données des années précédentes, pour les trois premiers mois de 2020, le nombre d’expositions toxiques à un produit ménager ou désinfectant a augmenté de 20,4 % par rapport à ce qu’il était à la même période en 2019. Ces expositions toxiques concernent toutes les tranches d’âge, mais plus particulièrement celle des enfants de moins de 5 ans qui représentent 35,7 % des cas d’exposition toxique à un produit ménager, et 46,9 % des cas d’exposition toxique à un produit désinfectant. L’analyse de ces données montre que les produits mis en cause qui ont connu les plus fortes augmentations sont l’eau de Javel (hypochlorite de sodium), et les désinfectants pour les mains (avec ou sans alcool). Le mode de contamination qui a le plus augmenté est l’inhalation, bien que l’ingestion reste le plus fréquent.

Une ivresse de gel hydroalcoolique

Deux cas sont rapportés pour illustrer ces données. Le premier concerne une femme qui, ayant appris par les médias qu’il fallait nettoyer tous les produits récemment achetés à l’épicerie, les a plongés dans un mélange d’eau chaude, d’eau de Javel et de vinaigre. Une forte odeur de chlore s’est répandue dans sa cuisine et elle a commencé à suffoquer avant de se résoudre à appeler les urgences. Ses symptômes ont rapidement disparu avec un peu d’oxygène et des bronchodilatateurs.
Le second cas est celui d’une petite fille qui a été retrouvée inconsciente chez elle, et qui a été transportée aux urgences. Selon sa famille, la fillette avait été prise de vertiges et était tombée après l’ingestion d’une quantité indéterminée d’un désinfectant hydroalcoolique. Elle avait 2,7 g/l d’alcool dans le sang, (bien plus que les 0,8 g/l tolérés pour la conduite d’un véhicule). Elle a dû être hospitalisée en soins intensifs pédiatriques pendant 48 h.

Ce rapport des centres antipoison américains, bien que déjà alarmant, sous-estime certainement la fréquence et la gravité des intoxications liées à de mauvaises applications des mesures d’hygiène et de désinfection recommandées depuis le début de la pandémie de Covid-19.

Il est rappelé les conseils d’usage concernant les produits ménagers et désinfectants :

  • garder les produits ménagers ou désinfectants hors de portée des enfants.
  • suivre le mode d’emploi inscrit sur l’emballage.
  • ne jamais mélanger les produits entre eux.
  • utiliser les protections conseillées pour les manipuler (gants, lunettes …).
  • manipuler ces produits dans un endroit bien aéré.

Dr Catherine Vicariot

 

RÉFÉRENCE

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Source: Journal international de médecine www.jim.fr, article publié le 8 mai 2020

Blessures avec les jouets chez les enfants

Tant chez les filles que chez les garçons, c’est dans la tranche d’âge 1- 4 ans que le pourcentage de blessures avec des jouets est le plus élevé.

 

Aux Etats-Unis, entre 2015 et 2018, une étude a été réalisée par la commission de sécurité des produits de consommation sur les blessures avec les jouets chez les enfants de 0 à 19 ans ayant amené à consulter un service d’urgence.

Les jouets incriminés dans les blessures sont les skateboards, les trottinettes (non électriques), les jeux de construction, les véhicules-jouets (à l’exception de ceux destinés à rouler en montant dessus); et les ballons ou autres jeux.

De plus, ces autres éléments ont été mis en évidence:

  • Les blessures les plus fréquentes avec les jouets sont les lacérations, contusions, abrasions, fractures, entorses/foulures, blessures internes, corps étrangers
  • Les blessures chez les garçons représentent 65,4% des consultations contre 34,7% pour les filles
  • Chez les garçons, le skate-board est la première source d’accidents (29,2 % des consultations) alors que chez les filles, la trottinette arrive en tête (17,9 % des consultations)

 

Source:

Exposition des yeux des enfants aux produits ménagers

Gardez les produits ménagers hors de portée des enfants (en hauteur ou dans des armoires fermées à clé)

 

De 2010 à 2016, une équipe de pédiatres du Nationwide Children’s Hospital (Ohio) a réalisé une étude sur les accidents domestiques par exposition des yeux des enfants aux produits ménagers.

Les produits en cause sont:

  • les produits de type Javel (26% des cas)
  • les produits de nettoyage pour les sols et les murs (13%)
  • les désinfectants (11%)
  • les produits de lessive (6%)
  • les produits de nettoyage pour les vitres (5%)

Les produits à l’origine des accidents les plus graves sont les déboucheurs de canalisation, les détergents pour les fours et les détergents pour le lave-vaisselle.

C’est autour de l’âge de 2 ans que les enfants sont le plus exposés à ce type d’accidents. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils se déplacent aisément, qu’ils ont l’habilité pour ouvrir des emballages mais n’ont pas la notion de ce qui est dangereux.

 

En cas d’accident, contacter le centre Tox Info Suisse au 145 

 

Source:

Household cleaning product-related ocular exposures reported to the United States poison control centres. Kamboj, A., Spiller, H.A., Casavant, M.J. et al. . Eye (2019)

 

Ne pas laisser la nicotine liquide à portée des enfants !

Avec la commercialisation des cigarettes électroniques, ou e-cigarettes, les expositions accidentelles à la nicotine liquide se sont multipliées chez les jeunes enfants. La solution des flacons de recharge de ces dispositifs (e-liquide) contient en général de la nicotine, des arômes et des solvants. Aux USA une loi fédérale a généralisé à partir de juillet 2016 une mesure déjà prise par 18 États, l’obligation d’une fermeture de sécurité, résistant aux enfants, sur les flacons de recharge dont l’e-liquide contient de la nicotine.

Une étude décrit rétrospectivement l’évolution du nombre des expositions accidentelles des jeunes enfants à la nicotine liquide sur une période de 5 ans marquée par la progression rapide de l’usage de l’e-cigarette et la mise en place de fermetures de sécurité sur les flacons de recharge. Ses données sont tirées d’une base alimentée en temps réel par les Centres Anti Poisons [CAP] des USA.

De janvier 2012 à juillet 2016 les CAP des USA ont rapporté 8 269 expositions chez des enfants de moins de 6 ans.

Des conséquences dans un tiers des cas

Environ 84 % des enfants exposés étaient âgés de moins de 3 ans (médiane : 2 ans ; pic : à 1 an).

Les expositions se faisaient par ingestion dans 92,5 % des cas, les autres voies étant le contact cutané et le contact oculaire. Leurs conséquences étaient « mineures » une fois sur 5 (lésions cutanées ou muqueuses rapidement résolutives ; n = 1 677), rarement « modérées » (sans risque vital ; n = 132) ou « majeures » (risque vital /séquelles ; n =8), ce qui veut dire que plus de 75 % d’entre elles n’ont pas eu de conséquences notables. Cependant, 35 % des expositions (n = 2 902) ont nécessité un bilan et/ou un traitement ambulatoires et 1,4 % (n = 115) une hospitalisation. Un enfant de 1 an est décédé.

Le taux d’exposition des jeunes enfants à la nicotine liquide a crû de 0,7 pour 100 000 enfants en 2012 à 10,4 p. 100 000 en 2015 (x 15) parallèlement à la progression de l’usage de l’e-cigarette, puis il est redescendu à 8,3 p. 100 000 en 2015 (- 20 %).

Dans les 40 États et le District de Columbia qui n’avaient pas de réglementation avant juillet 2016, le nombre d’expositions a diminué en moyenne de 4,4 (Intervalle de Confiance de 95 % : – 7,1 ; – 1,7) au cours des 9 mois suivant l’entrée en vigueur de la loi fédérale par comparaison avec les 9 mois ayant précédé cette date. Ce peut être un effet des fermetures de sécurité, mais d’autres facteurs, tels que la sensibilisation des parents, peuvent avoir contribué à la baisse.

Au total, l’ingestion de la nicotine contenue dans la plupart des e-liquides est une cause d’accidents domestiques possiblement létaux quand la dose atteint 6,5 à 13 mg/kg. Aux USA, la mise en place de fermetures de sécurité sur les flacons de recharge en e-liquide a été suivie d’une réduction du risque d’exposition des jeunes enfants à la nicotine liquide. Les auteurs de l’étude suggèrent comme autres mesures de sécurité, des restricteurs de débit, comme pour les médicaments liquides, la diminution de la concentration en nicotine et un contrôle des saveurs des e-liquides… Dans l’Union Européenne, une circulaire de 2014 sur les produits du tabac, entrée en vigueur depuis 2017, prescrit les bouchons inviolables et limite la concentration de nicotine liquide à 20 mg/ml max. et le volume des flacons de recharge à 10 ml max. Ces mesures ne dispensent pas de rappeler aux usagers de l’e-cigarette qu’il ne faut pas laisser des produits potentiellement toxiques à portée de main des enfants.

 

Dr Jean-Marc Retbi

RÉFÉRENCE

Govindarajan P et coll. : E-cigarette and liquide nicotine exposures among young children. Pediatrics 2018 ; 141 (5) e 20173361

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Source: Journal international de médecine www.jim.fr, article publié le 23 juillet 2018

Les noyades en eau libre

Les noyades en eau libre sont celles qui se produisent dans les lacs, océans, rivières, réservoirs et autres sources d’eau libre .L’organisation  Safe Kids Worldwide et le programme Make Safe Happen ont unis leurs forces en réalisant une étude aux Etats-Unis pour mieux comprendre ce problème spécifique.

  • 22% des décès suite à des noyades en eau libre touchent les enfants 1- 4 ans, contre 57% en piscine dans cette même tranche d’âge
  • 70% des décès par noyade en eau libre ont lieu entre mai et août
  • Pour un décès d’enfant par noyade, environ 7 enfants sont vus dans les services d’urgence pour des accidents de noyade non mortels
  • En 2016 43% des décès par noyade se sont produits en eau libre, contre 38% en piscine, 9% dans le bain et 10% d’origine non connue.
  • Environ 38% des décès par noyade en eau libre ont lieu dans des lacs, 24% en rivières et 20% dans des étangs. Seulement 3,8% se produisent en mer.

Ce n’est pas parce qu’un enfant sait nager en piscine qu’il est pour autant capable de nager en eau vive en raison de dangers tels que le courant, la végétation, les rochers, la température de l’eau souvent plus froide, les variations brutales de profondeur, la difficulté d’estimer les distances. la visibilité limitée etc…

 

Il est donc important d’encourager les parents à délimiter les zones de baignades et à tenir compte des conseils suivants:

  • Surveillez les enfants quand ils sont dans ou autour de l’eau sans se laisser distraire et en restant à proximité
  • Si plusieurs adultes sont présents, désignez une personne pour surveiller les enfants et faites régulièrement un tournus
  • Apprenez à nager aux enfants dès que possible
  • Assurez-vous que les enfants acquièrent les compétences suivantes: aller (ou sauter) en eau profonde et savoir revenir à la surface, se retourner et s’orienter vers une zone de sécurité, flotter ou faire la planche dans l’eau, coordonner la respiration et les mouvements de natation et enfin, sortir de l’eau
  • Expliquez aux enfants pourquoi nager en eau libre est différent de nager en piscine
  • Portez un gilet de sauvetage pour faire du bateau ou d’autres activités sur l’eau
  • Faites porter un gilet de sauvetage aux petits enfants et à ceux qui ne savent pas nager lorsqu’ils se trouvent à proximité de l’eau
  • Utilisez les zones de baignade autorisée
  • Apprenez les gestes de premiers secours en cas de noyade

 

Références:

  1. Safe Kids Worldwide, Make Safe Happen. Fast facts- Open Water Drowning by the numbers [Internet]. 2018 [cité 5 juin 2018]. https://www.safekids.org/sites/default/files/fast_facts_ow_drowning.pdf
  2. Safe Kids Worldwide, Make Safe Happen. Hidden Hazards- An Explorartion of Open Water Drowning and Risks for Children [Internet]. 2018 [cité 5 juin 2018]. https://www.safekids.org/sites/default/files/water_safety_study_2018.pdf